Akademik

PUYI
PUYI

PUYI [P’OU-YI] (1906-1967)

Né à Pékin, Puyi, fils du prince Chun et neveu de l’empereur Guangxu, prend la succession de celui-ci à l’âge de trois ans, le 2 décembre 1908. La régence est d’abord assurée par le prince Chun puis par la veuve de l’empereur défunt, Long Yu. La République chinoise est proclamée le 1er janvier 1912. Long Yu signe le décret d’abdication au nom de l’empereur le 12 février de la même année. Ainsi prend fin la dernière dynastie du plus vieil Empire du monde, celle des Mandchous, les Qing, dont Puyi était le dernier représentant.

Celui-ci garde néanmoins un statut privilégié: il réside dans la Cité interdite, reçoit une pension annuelle de quatre millions de taels et conserve son titre dynastique, Da Qing Huangdi. Le 1er juillet 1917, un groupe de politiciens tente de restaurer l’Empire mandchou et place Puyi sur le trône. Il en est chassé douze jours plus tard. Il reçoit alors une éducation moderne et apprend l’anglais. Il se marie fastueusement en 1922. Chassé de la Cité interdite par le général Feng Yuxiang, il s’installe dans la concession japonaise de Tianjin et se rend en 1928 au Japon où il est question d’une éventuelle restauration.

Après l’incident de Moukden (18 sept. 1931), les Japonais lui assurent qu’ils n’ont aucune visée sur la Mandchourie et souhaitent seulement favoriser la création d’un nouvel État indépendant dont il serait l’empereur. Puyi se rend alors dans le sud de la Mandchourie et accepte de devenir le chef du nouvel État, à la condition qu’une monarchie soit instaurée avant un an. Il s’installe dans sa nouvelle capitale, Changchun (Xinjing), le 1er mars 1932. Le gouvernement de Nankin l’accuse immédiatement de haute trahison. Puyi devient empereur du «Manzhouguo» en mars 1934. Son rôle est strictement limité au domaine du cérémonial, et ce au moment même où l’importance stratégique de «son» État se révèle de plus en plus décisive dans la mesure où il fournit les matières premières dont le Japon a besoin. Lorsque celui-ci capitule, le 15 août 1945, Puyi déclare renoncer à son trône et tente de s’envoler pour le Japon. Il est arrêté à Moukden par des troupes soviétiques. Transporté en U.R.S.S., il passe cinq ans en prison à Khabarovsk et se voit condamné comme criminel de guerre à T 拏ky 拏 en 1946; il est finalement remis à la Chine populaire en 1950. De nouveau emprisonné à Kharbin et invité à avouer ses fautes, il souligne en 1956, lors d’un procès de criminels de guerre japonais, que tout pouvoir lui avait échappé lors de son règne et que seuls les Japonais avaient dirigé son pays.

Amnistié en 1959, il retourne à Pékin où il travaille au Jardin botanique puis au Comité des recherches historiques avant de devenir membre du Comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois. Il meurt d’un cancer à Pékin à l’âge de soixante et un ans, après avoir publié son autobiographie.

Puyi ou P'ou-yi
(1906 - 1967) dernier empereur de Chine (1908-1912). Les Japonais le firent régner sur le Mandchoukouo (1934-1945). En 1945, les Soviétiques l'emprisonnèrent, puis le remirent à la Chine populaire (1950). Amnistié en 1959, il occupa de modestes emplois.

Encyclopédie Universelle. 2012.