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Angola

Angola
(république d') état du S.-O. de l'Afrique, limité au N. par les deux Congo, à l'E. par la Zambie, au S. par la Namibie et à l'O. par l'océan Atlantique; 1 246 700 km²; 11 558 000 hab. (Angolais), selon l'estimation de 1995; croissance démographique: 3,2 % par an; cap. Luanda. Nature de l'état: rép. présidentielle pluraliste. Langue off.: portugais. Monnaie: kwanza. Princ. ethnies: Ovimbundu (37 %), Mbundu (23 %), Kongo (13,2 %). Relig.: catholicisme (70 %), protestantisme (20 %), relig. traditionnelles (10 %). Géogr. phys. et hum. - Si la frontière avec le Zaïre était régulière, l'Angola formerait un carré de 1 300 km de côté. La plaine côtière de l'O., peu fertile, devient aride au S. (désert du Namib). Cette plaine s'élève par paliers jusqu'au plateau de Bihé qui atteint en son centre des hauteurs supérieures à 2 000 m (mont Moco 2 620 m). Vers l'est, l'altitude tend à décroître (plateau de Lunda). Le climat tropical est sujet à de fortes variations locales dues au courant froid de Benguela sur la côte et aux différences d'altitude à l'intérieur. La savane, plus ou moins arborée, est la formation végétale de base. La pop. se concentre dans le Centre-Ouest, château d'eau du pays, et sur le littoral nord. Rurale (71,7 %), elle a des taux de natalité et de mortalité très élevés (5 % et 1,9 %). écon. - Seules 2,8 % des terres sont cultivables. Les prairies (23,3 %) permettent l'élevage de 3 millions de bovins et de 1,5 million de chèvres. La pêche fournit 80 000 t de poisson. La production alimentaire correspond à 60 % de la production dans les années 1980. Le bois constitue une richesse appréciable (7 millions de m³ en 1995). L'hydroélectricité est abondante. La guerre civile et la collectivisation ont ruiné l'économie, l'endettement est colossal, mais la croissance, qui a repris en 1994, a atteint 10 % en 1996. La production de pétrole (près de la moitié du P.N.B.) et l'extraction de diamants (naguère détournés par l'UNITA) constituent de puissants atouts. Hist. - Le royaume du Kongo s'étendait sur le Zaïre actuel et sur le nord de l'Angola, où son roi, le mani Kongo, siégeait à Mbanza. En 1491, des religieux portugais vinrent à sa cour et le convertirent au christianisme. Sous le règne d'Alfonso Ier (1506-1543), les conversions devinrent massives. Contre des envahisseurs venus de l'E., son successeur demanda en 1569 l'aide des Portugais qui imposèrent leur domination. En 1622, ils vainquirent le royaume du Ndongo, qui, dirigé par un ngola (roi), s'était libéré du Kongo en 1556. Le Ndongo poursuivit sa résistance à la colonisation sous la conduite d'une femme de sang royal, A-Nzinga; vaincue en 1648, celle-ci se replia à l'intérieur, où les Portugais ne purent pénétrer. En 1665, ils vainquirent et tuèrent le mani Kongo, Antonio Ier, révolté. Quelques années après, ils constituèrent la colonie d'Angola ("pays du ngola"). En 1704, ils brûlèrent une jeune femme, Kimpa Vita, qui avait mobilisé des milliers de rebelles. Ayant perdu le Brésil (1822), les Portugais se lancèrent dans l'exploration (1836) puis la conquête (1852) de l'intérieur. Ils livrèrent une guerre contre le royaume ovimbundu (1890-1904), affrontèrent les Lunda (1894-1926), les populations du Sud (1895-1915). Ils créèrent de grandes plantations, exploitèrent les mines de diamants, mais ne mirent aucunement le pays en valeur. En 1954, Agostinho Neto et Mario de Andrade fondèrent le Mouvement populaire de libération de l'Angola (M.P.L.A.). En 1955, l'Angola devint une province portugaise d'outre-mer. Des mouvements de libération entrèrent en concurrence avec le M.P.L.A., de sorte que la guérilla fut peu efficace, mais la "révolution des oeillets" (1974), à Lisbonne, mena le pays à l'indépendance, proclamée le 11 nov. 1975, alors que le M.P.L.A., soutenu par l'U.R.S.S. et renforcé par 4 000 Cubains, affrontait l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA). En 1976, le M.P.L.A. l'emporta, car les È.-U. avaient retiré leur soutien à l'UNITA. L'Afrique du Sud continua d'aider celle-ci, et la débâcle écon. s'accentuait. En 1979, José Eduardo dos Santos succéda à A. Neto, décédé. En 1988, Cuba et l'Afrique du Sud renoncèrent à participer à la lutte. En 1990, J. E. dos Santos décréta le multipartisme et négocia avec l'UNITA (accord d'Estoril, à l'O. de Lisbonne, 1991), qui refusa de reconnaître la victoire électorale du M.P.L.A. (sept. 1992), pourtant incontestable. En sept. 1993, l'ONU déclara un embargo pétrolier contre l'UNITA, qui contrôlait désormais la moitié du pays. En nov. 1994, le M.P.L.A. et l'UNITA conclurent un accord à Lusaka (Zambie), mais en vain. La formation, en avril 1997, d'un gouvernement d'union nationale (comprenant des ministres issus de l'UNITA) constitue une étape importante vers une paix durable. En outre, pendant cette m. année, le gouv. de l'Angola s'est rapproché de ceux de la Rép. pop. du Congo et de la Rép. du Congo, en aidant Khabila contre Mobutu et Sassou-Nguesso contre Lissouba.

⇒ANGOLA, subst. masc.
I.— LING., vx. Langue parlée en Angola.
Rem. Attesté uniquement ds Lar. 19e.
II.— TECHNOL. Copal demi-dur, blanc ou rouge, exporté de la côte africaine du même nom, et utilisé pour la fabrication des vernis (cf. Ch. COFFIGNIER, Manuel du peintre, 1925, p. 186).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1866 ling. (Lar. 19e), attest. unique; 2. 1925 technol., supra.
Du nom propre Angola, pays d'Afrique, attesté dep. Trév. 1752.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BRARD 1838 (s.v. angora). — DUVAL 1959. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 55.

Encyclopédie Universelle. 2012.