PRAYER BOOK
PRAYER BOOK
Par abréviation, on appelle Prayer Book le livre liturgique propre à l’Église d’Angleterre et adopté, moyennant certaines adaptations, par d’autres Églises épiscopales. En réalité, ce livre s’intitule The Book of Common Prayer and Administration of the Sacraments, and Other Rites and Ceremonies of the Church, According to the Use of the Church of England... Son histoire est complexe et son contenu composite. L’archevêque Thomas Cranmer (1489-1556) avait commencé par réviser des livres liturgiques et des bréviaires médiévaux et contemporains (par exemple, le bréviaire du cardinal Quinones). Ces travaux conduisirent, en 1549, à la présentation du First Prayer Book of Edward VI . La critique des réformateurs, en particulier de M. Bucer et de P. Martyr, obligea à en supprimer des éléments jugés trop romains et ainsi à en donner une nouvelle édition, le Second Prayer Book of Edward VI , en 1552. Une troisième paraît, en 1559, sous Élisabeth: quelques éléments latins sont repris, mais non la «rubrique noire» (agenouillement lors de la communion).
Cette liturgie se heurte à l’opposition des puritains, exprimée dans la Millenary Petition qu’ils présentent à Jacques Ier en avril 1603; la Hampton Court Conference, qui fait suite à cette requête, ne permet pas de trouver un terrain d’accord. Après la restauration et à l’issue de la Conférence du Savoy entre anglicans et presbytériens (1661), l’Acte d’uniformité du 19 mai 1662 donne autorité à une édition à peine révisée du Book of Common Prayer , l’Authorized Version , qui est utilisée pour les épîtres et évangiles, et dans laquelle des prières sont ajoutées et quelques usages modifiés. En 1871, on change les listes de lectures bibliques. Au XXe siècle, dès 1906, une nouvelle révision est entreprise qui comporte des allégements, une refonte des textes eucharistiques, la reprise du Kyrie , du Benedictus , etc. Admise par les assemblées anglicanes et par la Chambre des lords, cette révision est repoussée par la Chambre des communes (1928). Ainsi, bien qu’en usage dans de nombreuses églises, l’édition de 1928 n’est-elle pas officielle.
Le Book of Common Prayer s’ouvre par une préface et des règles d’emploi, ainsi que par des tables de péricopes scripturaires et des calendriers ecclésiastiques. Suivent les indications pour le service du matin et le service du soir; des textes de credos, des litanies, des prières; la liturgie pour les services dominicaux; les liturgies du baptême (baptême public, baptême privé, baptême d’adulte); un bref catéchisme préparatoire à la confirmation; la liturgie de la confirmation, du mariage, de l’ensevelissement; des formules d’action de grâces (pour la naissance) et d’accusation des péchés; un psautier, destiné à être lu en un mois; les textes des liturgies d’ordination et de consécration; enfin, les Trente-Neuf Articles.
Encyclopédie Universelle. 2012.