⇒TOUAILLE, subst. fém.
Vx. ou région.
A. — [Au Moyen Âge et jusqu'au déb. du XVIIe s.]
1. Linge employé à des usages divers, notamment ceux de la nappe et de la serviette actuelles. La touaille de cette époque, comme la serviette de nos jours, servait encore à bien d'autres usages (HAVARD 1890).
— P. anal. Maigre et nu [un homme] les yeux embusqués à la clairière d'une barbe qui mangeait son visage une touaille bigarrée cachait ses génitoires (ARNOUX, Suite var., 1925, p. 139).
— En partic. Ornement d'église, nappe d'autel. Ces touailles, réservées pour les cérémonies du culte, prirent, par la suite, le nom de Tavayoles (HAVARD 1890).
2. Coiffure portée par les femmes, faite d'une pièce de linge enroulée plusieurs fois autour de la tête et recouvrant les oreilles. À cette époque, c'était (...) une mode chez les femmes de porter des touailles sur leurs têtes (HAVARD 1890). P. anal. Maintenant je n'ai plus un blanc, j'ai vendu ma nappe, ma chemise et ma touaille (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 453).
— En partic. ,,Nom donné au turban de certains orientaux`` (LELOIR 1961).
B. — Essuie-main fait d'un linge se déroulant en continu sur un rouleau de bois. Il y a des touailles auprès des réfectoires des religieux (HAVARD 1890).
Rem. Empl. signalé comme vieilli dès 1893.
Prononc. et Orth.:[], [twaj]. LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930, Lar. Lang. fr., ROB. 1985 []; Pt ROB. [a] et MARTINET-WALTER 1973 7/17 [], 6/17 [tuaj], 3/17 [twaj]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIe s. tevale « serviette, nappe » (RASCHI, Gloses, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 999); 1165-70 toaille (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 3146); 2. 1160-74 « corporal » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, Appendice, 275); 3. 1690 « essuie-mains suspendu à un rouleau » (FUR.). De l'a. b. frq. thwahlja « serviette » (cf. l'a. h. all. dwahilla), att. en lat. médiév. (VIIIe s. duvahila ds DU CANGE, s.v. toacula; ca 810 toacla, Brevium exempla ds Capitularia regum francorum, éd. A. Boretius, t. 1, 1883, p. 254). V. aussi tavaïolle. Bbg. GUINET 1982, p. 156. — NIGRA (C.). Metatesi. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 3. — TAILLIEZ (F.) « Touaille »... R. Ling. rom. 1959, t. 23, pp. 152-153.
touaille [twɑj] n. f.
ÉTYM. Fin XIIIe; toaille, v. 1155; tevale, fin XIe; nombreux emplois en anc. franç., pour désigner divers linges, nappes, etc.; du francique thwahlja « serviette ».
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♦ Vx. Essuie-main suspendu à un rouleau de bois.
Encyclopédie Universelle. 2012.