POSTUMUS
POSTUMUS MARCUS CASSIANUS LATINIUS (mort en 269)
L’anarchie militaire et la désagrégation de l’Empire romain à la fin du IIIe siècle favorisent les menées factieuses et ambitieuses d’un certain nombre de généraux romains qui se font proclamer empereurs par leurs légions. Cette période est connue par les historiens sous le nom de l’ère des Trente Tyrans. Postumus a servi, comme gouverneur des Gaules, l’empereur Gallien, mais ce dernier n’entend pas lui laisser une trop grande autonomie. Il lui adjoint son tout jeune fils Salonin et un régent, Sylvanus. Salonin, qui prétend montrer son autorité, exige de Postumus la livraison du butin pris sur les Germains. Postumus harangue alors ses légions qui craignent de perdre le produit de leurs pillages et il se fait proclamer empereur. Il capture Salonin à Cologne et le fait assassiner; il se retrouve empereur de l’ensemble de la Gaule et d’une partie de l’Espagne et il sait résister aux Germains. S’il a employé des moyens expéditifs pour s’assurer du pouvoir, Postumus se révèle, dans l’administration de ses territoires, un souverain d’une grande habileté. Loin de rompre avec la tradition romaine, il s’emploie au contraire à l’imiter. Il s’entoure de consuls, de légats, de prétoriens, fait frapper des monnaies à son effigie, donne, enfin, toutes les garanties de sérieux. Sous son règne, les Gaules retrouvent une certaine prospérité économique. La discipline règne, les troubles locaux sont réprimés. C’est en vain que Gallien veut venger la mort de son fils Salonin; ses moyens militaires sont trop faibles. En 269, Postumus est assassiné à Mayence par le général Laelianus. On peut dire que Postumus, empereur des Gaules, incarne une tentative malhabile d’empire fédératif. Postumus ne remet pas en cause la romanité, mais le pouvoir impérial universel et centralisateur. D’autres suivront son exemple (Tetricus, Zénobie de Palmyre) avant le retour à l’ordre et à l’unité exigé par les empereurs Aurélien et Dioclétien.
Encyclopédie Universelle. 2012.