⇒PREMIER(-)PARIS, (PREMIER PARIS, PREMIER-PARIS), subst. masc.
JOURN., vieilli. Article placé en tête dans un journal parisien. On appelle Premier-Paris la tartine qui doit se trouver en tête d'une feuille publique, tous les jours, et sans laquelle il paraît que, faute de cette nourriture, l'intelligence des abonnés maigrirait (BALZAC, OEuvres div., t.3, 1843, p.558). Dans le même journal où le moraliste du «Premier Paris» nous dit d'un événement, d'un chef-d'oeuvre, à plus forte raison d'une chanteuse qui eut «son heure de célébrité»: «Qui se souviendra de tout cela dans dix ans?» (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.477).
REM. 1. Premierpariser, verbe trans. Rédiger sous la forme d'un premier-Paris. Jadis, les journaux avaient tous un rédacteur spécial pour les Nouvelles Étrangères, qui les traduisait et les Premierparisait (BALZAC, OEuvres div., t.3, 1843 p.574). 2. Premier pariste, subst. masc. ,,Journaliste chargé d'écrire le premier article, généralement l'article politique appelé premier Paris`` (FRANCE 1907).
Prononc. et Orth.:[]. Avec majuscule aux 2 termes ou seulement au 2e terme. Plur. des premiers(-)Paris. Étymol. et Hist. 1836 (SAINTE-BEUVE, in R. des deux mondes, 1er nov., p.280-1 ds QUEM. DDL t.15). Formé de premier et du nom de la ville de Paris. Bbg. QUEM. DDL t.10, 16.
premier-Paris [pʀəmjepaʀi] n. m.
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♦ Vx. Article de tête dans un grand journal parisien. ⇒ Éditorial. || Les premiers-Paris.
0 Ce journal était (surtout le premier article, non signé) admirablement rédigé. Mais il intéressait mille fois davantage quand ce premier article (dit premier-Paris dans ces temps lointains, et appelé aujourd'hui, on ne sait pourquoi, « éditorial ») était au contraire mal tourné (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XIII, p. 270.
Encyclopédie Universelle. 2012.