⇒PATAFIOLER, verbe trans.
Pop. et fam., vieilli et région.
A. —Confondre, maudire. Je crois même que le susdit rapport doit éclairer plusieurs ministres sur la réalité des préparatifs bulgares le long de la frontière ottomane. Allah patafiole les infidèles! (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.161).
♦Rare. [Avec un obj. désignant une chose] Le bon Dieu patafiole l'ignoble charbon de ce pays! Je n'en ai jamais vu qui barbouillât le ciel d'une encre si tenace (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.26).
— P. iron. Que (le bon) Dieu le patafiole. Que (le bon) Dieu le bénisse. Je commence une «polka piquée» qui pour être muette n'en soulève pas moins l'admiration générale, Marie Belhomme exulte et ne peut retenir un glapissement d'allégresse; que le bon Dieu la patafiole! (COLETTE, Cl. école, 1900, p.108).
B. —Que le diable le patafiole. Que le diable l'emporte, le punisse. Mais, là, sur ma parole, je n'y comprends rien, mais, là, rien de rien! Et que le diable ici me patafiole, si je connais cette personne! (MEILHAC, HALÉVY, Gde-duchesse Gérolstein, 1867, II, 5, p.250).
— Rare. [Le suj. désigne une pers.] Mépriser. Non décidément, trésor ou pas, je vous patafiole (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p.56).
Prononc.:[], (il) patafiole [-]. Étymol. et Hist. 1808 (HAUTEL: Que le bon Dieu te patafiole). Mot d'orig. incertaine répandu dans plusieurs dial., prob. comp. d'un premier élém. pata- représentant le rad. patt- (d'où sont issus le mot patte et un grand nombre de mots dial. exprimant les idées de «coup, coup donné avec la main; lourdeur, maladresse; manipulation, mouvement maladroits; chute lourde», v. FEW t.8, pp.29-51, partic. p.43a) et d'un 2e élém. qui serait, selon FEW (mais cette hyp. est peu convaincante), issu du verbe dial. fioler «boire avec excès, s'enivrer» (dep. 1718), dér. de fiole.
patafioler [patafjɔle] v. tr.
ÉTYM. 1808; de l'anc. dial. fioler « saouler », de fiole, et rad. expressif patt-.
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♦ ☑ Loc. fam. (vx, régional). Que le bon Dieu, que le diable te patafiole !, te confonde !
Encyclopédie Universelle. 2012.