⇒ORANG-OUTAN, ORANG, subst. masc.
Singe anthropoïde (du genre Pongo), originaire d'Asie, mesurant de 1,20 m à 1,50 m, à longs poils brun acajou et aux membres antérieurs très longs, arboricole et frugivore. Nous avions surnommé Majorque l'île des Singes, parce que, nous voyant environnés de ces bêtes sournoises (...), nous nous étions habitués à nous préserver d'elles sans plus de rancune et de dépit que n'en causent aux Indiens les jockos et les orangs espiègles et fuyards (SAND, Hiver à Majorque, 1842, p.159). Selenka a reconnu sept races d'orangs-outangs, chacune étant confinée dans une aire géographique définie (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p.270). Il est curieux de noter que les groupes sanguins se retrouvent dans les singes supérieurs. On a trouvé des A, des B et des AB chez l'orang-outan et le gibbon; des A et des O (58 A pour 6 O) chez le chimpanzé; des A seulement chez le gorille (CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. génét., 1936, p.93). V. gorille ex. de Teilhard de Chardin.
— P. plaisant., pop. [En parlant d'un homme] Alidor: Père Mouillebec, je ne voudrais pas vous contrarier... mais M. Track attend ses bottes (...). Allez-y!... il vous ficherait une raclée! Mouillebec: J'y cours!... il en serait capable, l'orang-outang! (LABICHE, Deux merles bl., 1858, II, 2, p.219).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. dep. 1835, LITTRÉ: orang-outang; ROB., Lar. Lang. fr.: orang-outan, orang-outang ou orang; Lar. Lang. fr.:,,L'orthographe orang-outan est la seule conforme à l'étymologie``. Plur. LITTRÉ: ,,Suivant l'étymologie il faudrait écrire: des orangs-outang puisque cela signifie les hommes de la forêt; mais le mieux est de le traiter comme un mot français et d'écrire, des orang-outans``; Ac. 1935, ROB.: des orangs-outans ou -outangs. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.283: un orangoutan, plur des orangoutans. Étymol. et Hist. 1758 (J.-H. GROSE, Voy. aux Ind. or., p.331 ds KÖNIG: oranoutangs). Empr. au malais orang «homme» «bois, forêt» (KÖNIG), att. d'abord dans des ouvrages lat.: av. 1631 [éd. 1658] comme mot de Java (J. DE BONDT, Hist. nat. et med. Ind. Or., V, 32 ds KÖNIG, p.152, note 1: ourang outang); 1672 (N. TULP, Observationes medicae, l. III, p.271 ds ARV., p.369: orang outang), puis comme mot étranger dans des ouvrages fr.: 1680 [donné comme «indien»] (MONTANUS [A. VAN BERGEN], Ambassades, I, 118 [trad. du néerl.], ibid.: orang-outan). Fréq. abs. littér.:46. Bbg. ARV. 1963, pp.369-370.
ÉTYM. 1680, répandu XVIIIe; orang-outan, Académie, 1753; orang-outang, 1803; empr. au malais orang hutan, proprt « homme des bois », de orang « homme », et hutan « forêt, jungle », en composition « (animal) sauvage ».
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♦ Grand singe anthropoïde d'Asie, à longs poils, aux membres antérieurs très longs, appelé aussi pongo. ⇒ Jocko (vx). || L'orang-outan est un singe anthropomorphe de grande taille, au corps lourd, couvert de longs poils de couleur acajou; sa face, de teinte gris-bleuté, est glabre; ses membres antérieurs sont très longs. || L'orang-outan est arboricole et vit en Asie. || Des orangs-outans (ou, d'après l'Académie, des orangs-outangs).
1 (…) en comparant cet animal avec ceux qui lui ressemblent le plus, comme avec le magot, le babouin ou la guenon, il se trouve encore avoir plus de conformité avec l'homme qu'avec ces animaux, dont les espèces cependant paraissent être si voisines de la sienne qu'on les a toutes désignées par le même nom de singes : ainsi les Indiens sont excusables de l'avoir associé à l'espèce humaine par le nom d'orang-outang, homme sauvage, puisqu'il ressemble à l'homme par le corps plus qu'il ne ressemble aux autres singes ou à aucun autre animal.
Buffon, Hist. nat. des animaux, Les orangs-outangs.
2 C'était un orang, et qui, comme tel, n'avait ni la férocité du babouin, ni l'irréflexion du macaque, ni la malpropreté du sagouin, ni les impatiences du magot, ni les mauvais instincts du cynocéphale.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 382.
➪ tableau Noms de mammifères.
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HOM. (De orang) Orant.
Encyclopédie Universelle. 2012.