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lamartinien

⇒LAMARTINIEN, -IENNE, adj.
A. — [En parlant d'un inanimé concr. ou abstr.]
1. Qui a trait à Lamartine, à sa poésie. Génie, lyrisme lamartinien. Jérémiades lamartiniennes (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Baudel., 1865, p. 7). Les Harmonies lamartiniennes paraissent en 1830 (BRILLANT, Probl. danse, 1953, p. 168). L'espace lamartinien (...) est ensuite, définitivement, substantiellement, naturellement, grâce au processus de la dématérialisation de la matière, le lieu où se répand et qu'anime à l'infini la vie divine de l'esprit (POULET, Métam. cercle, 1961, p. 190) :
Elle se laissa donc glisser dans les méandres lamartiniens, écouta les harpes sur les lacs, tous les chants de cygnes mourants, toutes les chutes de feuilles, les vierges pures qui montent au ciel, et la voix de l'Éternel discourant dans les vallons.
FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 43.
En partic. Qui a été chanté par Lamartine. Le train longeait à ce moment le lac lamartinien (BUTOR, Modif., 1957, p. 57).
2. Qui rappelle Lamartine et son œuvre.
a) Qui a certaines caractéristiques propres à ce poète. Vers charmants et tout à fait lamartiniens (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 111). Ce grand frisson presque douloureux qui ne fait que nous émouvoir, les médiocres, c'est-à-dire presque tous les hommes, mais qui fait pousser aux hommes de génie leurs plus beaux cris lamartiniens (RENARD, Journal, 1906, p. 1077).
b) Qui évoque les thèmes de son œuvre. Synon. romantique. La Saône, par une lune lamartinienne (MICHELET, Journal, 1843, p. 518). Les feuilles tombent. Les allées sont, quand on y marche, pleines de bruits lamartiniens que j'aime extrêmement (FLAUB., Corresp., 1855, p. 100).
B. — [En parlant d'une pers.]
1. Qui imite la poésie de Lamartine, admire son génie, étudie son œuvre. Un poète lamartinien d'un très médiocre talent (RENARD, Journal, 1889, p. 34).
Emploi subst. masc. Émule du poète ou spécialiste de son œuvre. Je suis allé (...) à la séance des lamartiniens à la Sorbonne (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1910, p. 212).
2. Qui évoque les personnages ou les caractères de son œuvre. Ce sont des contemporains de Louis-Philippe qui s'exaltent devant la danse de l'ineffable sylphide. Je reconnais d'ailleurs que Marie Taglioni est, par essence, lamartinienne (BRILLANT, Probl. danse, 1953, p. 169).
REM. Lamartinement, adv., rare. À la façon de Lamartine. Je suis dans un jour où je vois tout idéalement et douloureusement, et enfin, s'il m'est possible de m'exprimer ainsi, lamartinement (SAINTE-BEUVE, Portr. littér., t. 3, 1844-64, p. 365).
Prononc. : [], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1832 (S. MARIN, Hist. de la vie et des ouvrages de M. de Chateaubriand, I, 19 ds QUEM. DDL t. 15). Dér., à l'aide du suff. -ien, du nom de Lamartine (1791-1869) écrivain et homme politique français. Fréq. abs. littér. : 19. Bbg. QUEM. DDL t. 15.

lamartinien, ienne [lamaʀtinjɛ̃, jɛn] adj.
ÉTYM. 1832, in D. D. L.; absent des dict. av. 1922 (Larousse universel); de Lamartine.
De Lamartine. || Le lyrisme lamartinien.Qui évoque Lamartine et son œuvre.
0 Ce grand frisson presque douloureux qui ne fait que nous émouvoir, les médiocres, c'est-à-dire presque tous les hommes, mais qui fait pousser aux hommes de génie leurs plus beaux cris lamartiniens.
J. Renard, Journal, 3 oct. 1906, p. 732.

Encyclopédie Universelle. 2012.