⇒HAUT(-)LE(-)PIED, (HAUT LE PIED, HAUT-LE-PIED)loc. adv., loc. adj. et subst. masc. inv.
A. — Loc. adj. à valeur adv. (gén. avec trait d'union)
1. Rare, emploi adv. Rapidement, à la hâte (primitivement : en levant le pied pour mieux courir, pour s'enfuir). Mandé de toute urgence par son patron, il est parti haut-le-pied (COLIN 1971). Improviser haut-le-pied un discours (Lexis 1975).
— Loc. verb. interjective. Haut(-)le(-)pied! Allez! Partez! En avant! — Allons, Nanon, haut le pied, dit le bonhomme. Prends-moi cela, ce sera pour le dîner (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 130). À peine il [l'homme politique] a saisi la chose qu'il convoite, qu'on lui dit : Haut-le-pied et demi-tour à droite (POMMIER, Colères, 1844, p. 119).
Rem. Haut la patte! (fam.). Cf. haut1 II A 3 b.
2. P. ext., vieilli, emploi adj. Ni attelé, ni monté, ni chargé; gardé en réserve pour relayer une bête fatiguée ou pour renforcer un attelage. Cheval, mulet haut le pied. C'est l'hasard, comme j'l'écrivais à Mangouste, conducteur d'un cheval haut-le-pied à la section (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 138). On allait (...) atteler les mules. Celles-ci, jointes, haut le pied, habituées à la manœuvre (...) gardaient une immobilité absolue (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 53).
3. Vieilli, rare, fam. emploi subst.
a) Péj. Homme sans établissement fixe et peu fiable. Synon. aventurier. Ne lui prêtez point d'argent, c'est un haut-le-pied (Ac. 1878-1935).
b) Homme sans rôle stable. On a besoin de quelques haut-le-pied pour faire de menus travaux (COLIN 1971).
c) Vx. Officier d'équipage dans l'armée. À dix-neuf ans, M. Anglès fils, n'ayant reçu que les premiers élémens d'une éducation ordinaire, se mit haut-le-pied dans les charrois (RABAN, MARCO SAINT-HILAIRE, Mém. d'un forçat, t. 2, 1828-29, p. 272).
B. — Loc. adj. (sans trait d'union), CH. DE FER. Locomotive, machine haut le pied. Motrice non attelée à un train, qui circule isolément sur une voie. Éviter la circulation de machines « haut le pied », c'est à dire de machines circulant seules (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, pp. 125-126).
Prononc. et Orth. : [olpje] init. asp. Formes haut le pied (supra). Étymol. et Hist. 1. 1611 loc. adv. « à la hâte » s'en aller haut le pied (COTGR.); 2. 1740 ici adj. On renvoie des chevaux haut le pied « cheval qui n'est pas attelé ni monté » (Ac.); 3. 1752 « officier d'équipage dans l'armée » (Trév.); cf. av. 1755 (SAINT SIMON, Mém., X, 58 ds ADAM, p. 204). Composé de haut1, de l'art. déf. le et de pied.
haut le pied ['olpje] ⇒ Haut, III., A., 3.
Encyclopédie Universelle. 2012.