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geignant

⇒GEIGNANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. — Part. prés. de geindre.
II. — Adjectif
A. — [Correspond à geindre I A] Qui geint, qui pousse des cris plaintifs. Une laitière me présenta dans une serviette un affreux petit morceau de chair ridée, plissée, geignante, miaulant comme un chat; et elle me dit : « C'est une fille. » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Nuit Noël, 1882, p. 865). Elles dorment encore environ la deuxième heure après midi, suantes et geignantes à cause des mouches (MAURIAC, Baiser lépreux, 1922, p. 148).
P. anal. [En parlant d'une chose] Qui émet un son prolongé, assourdi, rappelant une plainte humaine. Et Jean Farou (...) commença d'épier tous les mouvements de Jane, révélés par les planchers geignants (COLETTE, Seconde, 1929, p. 52). Les touches du geignant harmonium (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1266).
B. — [Correspond à geindre I B] Avec une valeur dépréc. Qui se plaint, se lamente à tout propos, sans raison. Synon. geignard. Un groom (...) ne sachant jamais rien, un peu sourd par là-dessus, une voix geignante et pleurarde, un ventriloque sentimental (GONCOURT, Journal, 1856, p. 238). Ces périodes de dépression, où j'avais besoin de lui [un journal] pour me ressaisir, et où je me montre dolent, geignant, pitoyable (GIDE, Journal, 1924, p. 782).
Prononc. : [], fém. [-]. Fréq. abs. littér. : 78.

geignant, ante [ʒɛɲɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1856, La Châtre (et Goncourt, Journal); p. prés. de 1. geindre.
Rare.
1 (1865). Qui a l'habitude de geindre. || Malade geignant.
0 Nous commençâmes de faire de la propagande pour la guerre et la victoire, pour une espèce de révolution. Une passion avait commencé de voler bas sur ces hommes couchés et isolés, chacun dans sa petite individualité battue et geignante, et de les fondre dans son ombre.
Drieu la Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 64.
N. || « Les geignants de la Société » (Max Jacob, 1922, in D. D. L.).
2 (XXe). Qui fait entendre un son analogue à un geignement. || Un piano geignant. Geignard.

Encyclopédie Universelle. 2012.