⇒FLAMBARD, FLAMBART, subst. masc.
I.— Emplois techn.
A.— CHARCUTERIE. Graisse, saindoux recueilli lors de la cuisson des viandes de porc. Le flambart qui est la graisse recueillie à la surface de l'eau dans laquelle les charcutiers font cuire leurs viandes (WURTZ, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 68).
B.— MAR. Bateau de pêche en usage autrefois sur les côtes normandes. On donnait aussi le nom de flambart à de grands bateaux de pêche du Tréport et de Dieppe (SOÉ-DUP. 1906).
Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent d'autres emplois, non attestés ds la docum. a) Charbon à demi-consumé faisant encore de la flamme. b) Région. Feu de Saint-Elme. c) Épée à lame ondulée. Synon. flambe.
II.— Fam. Gai luron, fanfaron, vaniteux. Un groupe de jeunes flambards aux grands cols cassés, aux modes de café-concert (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 118). Ça t'apprend à connaître les hommes : des flambards dont pas un sur dix peut faire un amoureux potable (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 98).
— Emploi adj. [Les] potentats de l'imprimé, moins flambards évidemment qu'au siècle de la démocratie (...) mais demeurés arrogants et chicaniers (L. DAUDET, Hérédo, 1916, p. 106) :
• ... l'entraîneur, le jockey et le palefrenier, (...) voyant déjà triompher les couleurs de l'écurie, dans leur superbe buvaient l'avoine des chevaux, faisaient des dettes dans les boutiques du petit pays, violentaient les filles du canton et, flambards et provocants, me mettaient la gendarmerie sur les bras...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 211.
— Faire le flambard. Faire le fanfaron. Faites le flambard, mon bon maître, aujourd'hui que le danger est passé (SALACROU, Terre ronde, 1938, II, 1, p. 180). Je vous défends de faire le flambard comme vous avez fait tout à l'heure devant le chef des révoltés (AYMÉ, Vogue, 1944, p. 95).
Prononc. et Orth. :[]. Flambard (ROB. Suppl., Lar. Lang. fr.), flambart (LITTRÉ, DG, ROB.). Étymol. et Hist. 1. 1285 flambart subst. « graisse recueillie à la surface du bouillon » (Orden. de l'ost. le Roy, Arch. JJ 57, f° 2 v° ds GDF.); 2. 1837 flambard « noceur » (Th. GAUTIER, Hist. art dram., I, 35 ds QUEM. DDL t. 2). Dér. de flambe; suff. -art, -ard; cf. Flambart anthroponyme, ca 1200 v. T.-L. Fréq. abs. littér. :16. Bbg. DUCH. Beauté 1960, p. 114. — KEMNA 1901, pp. 55-56. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 258.
ÉTYM. 1285, sens I., 1.; de 1. flambe.
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1 Vx. Graisse, saindoux recueilli lors de la cuisson du porc.
2 (1690). Charbon à demi consumé.
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II (1837, Gautier, infra). Fam. et vieilli. Gai luron. — Mod. || Faire le flambard, le fanfaron, le faraud.
1 (…) une société de flambards s'amuse à démolir l'hostellerie dans laquelle ils boivent, et qu'ils ont payée.
Th. Gautier, Hist. de l'art dramatique en France, t. I, p. 35.
2 À l'Uni-Park, on doit t'en faire des propositions. Enfin, ça t'apprend à connaître les hommes : des flambards dont pas un sur dix peut faire un amoureux potable.
R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 82.
Encyclopédie Universelle. 2012.