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devanteau

⇒DEVANTEAU, DEVANTIER, subst. masc.
Région. Tablier de femme. Son jupon de droguet, son devanteau rouge et sa coiffe de linge sans dentelle (SAND, Pte Fad., 1849, p. 194). Elle porte un devantier de moire bleue (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 192) :
Elle portait une pierre dans chaque poche de son devantier et la grosse comme une tourte sur sa tête.
POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 243.
Rem. 1. La forme fém. devantière est attestée avec ce sens. Certains dolmens ont été apportés, par elles dans leur « devantière » tablier (Beauce) (MENON, LECOTTÉ, Vill. de Fr., t. 2, 1954, p. 90). 2. Lar. encyclop. note le sens ,,Protection mobile en cuir que l'on plaçait à l'avant des voitures pour protéger les jambes du cocher``. CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 64, emploie le mot devantière avec ce sens : Il n'était pas rare de voir un cabriolet orné d'un mort couché sur sa devantière.
Prononc. et Orth. Seule transcr. mod. ds Lar. Lang. fr. de la forme devantier [d()]. Seule transcr. de devanteau ds FÉR. 1768 et DG : de-van-tó. Le mot est admis, s.v. devanteau ds Ac. 1694-1740, et s.v. devantier ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. I. Ca 1330 devantel (G. DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie hum., 12051 ds T.-L.) — 1636, MONET; 1508 devanteau (E. D'AMERVAL, Livre de la deablerie, f° 42d ds GDF.). II. 1. Fin XIVe s. devantier « tablier » (Rec. général des lexiques fr. du moyen âge, éd. M. Roques, t. 2, 6813) — 1680, RICH. : ,,hors d'usage``; 2. a) [1580 sans indication de sens devantyere (Compt. de tut., f° 65a, Barb. de Lesc., Arch. Finist. ds GDF.)]; ca 1610 « jupe fendue portée par les femmes lorsqu'elles montent à cheval à califourchon » (BÉROALDE DE VERVILLE, Le Moyen de parvenir, I, 210 ds HUG.); b) 1595 « tablier » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, p. 982) — 1660, OUDIN Fr.-Esp. Dér. de devant; I suff. -eau, II suff. -ier. Au sens de « tablier », devanteau et devantière se sont maintenus dans les patois de l'Ouest et du Centre, devantier dans ceux du Centre et de l'Est, cf. FEW t. 24, pp. 8b-9b. Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. LEW. 1960, p. 34.

devantier [d(ə)vɑ̃tje] ou devanteau [d(ə)vɑ̃to] n. m.
ÉTYM. Fin XIVe, devantier; devanteau, 1508; devantel, v. 1330; aussi devantière; de devant (du corps humain).
1 Régional. Tablier (de femme).
1 (…) elle porte un devantier de moire bleue, et, débordant sur ses épaules, une collerette blanche à mille plis qui se tient rigide comme une fraise du XVIe siècle.
Loti, Mon frère Yves, XLVII, p. 117.
2 Elle montra les œufs dans le creux de son devantier.
M. Aymé, la Vouivre, p. 95.
3 Puis ce sont des buffleteries, des fourragères, des épaulettes, des devantiers, des cuirasses qu'il se pend et qu'il se plaque partout.
J. Giono, Un roi sans divertissement, p. 36.
Var. dial. : devantiau.
4 (…) elle courait jusque chez Marin dans sa jupe légère, son devantiau noir, et son corselet étranglé.
Edmonde Charles-Roux, l'Irrégulière…, p. 53.
2 Vx. Tablier, panneau de cuir protégeant les jambes du cocher d'une voiture.

Encyclopédie Universelle. 2012.