⇒CUIDER, verbe trans.
Plais. et littér. Croire, penser. Cuides-tu, ribaude, que j'ai envie de faire un balai de ma langue (GAUTIER, Jeunes-Fr., 1872, p. 244) :
• J'ai été une grande demi-heure à faire cette course par un soleil et des pentes de terrain atroces! De plus, comme je suis revenu à pied jusqu'à la place Henri IV, je cuydais crever de fatigue.
FLAUBERT, Correspondance, 1868, p. 145.
— Emploi pronom. Se croire, s'imaginer. Le beau est que le roi infatué [Mithridate] (...) se cuidait le maître de l'univers (L. DAUDET, Sylla, 1922, p. 72).
Prononc. et Orth. :[]; (je) cuide []. Var. cuidier ds Ac. Compl. 1842 et Lar. 19e (qui la qualifie de vieillie). Flaubert (cf. supra), p. arch., a une prédilection, toute particulière, pour le verbe qu'il orne d'un y : cuyder, à la façon du Moy. Âge (on abuse de cette lettre qui remplace i, surtout à partir du XIIIe s.; Ronsard réagira contre cette tendance). Étymol. et Hist. Ca 1050 quidier « penser, croire » (Alexis, éd. Chr. Storey, 528); qualifié de ,,périmé`` dep. 1662, Duez d'apr. FEW t. 2, p. 838; 1330-34 se cudier « avoir de la vanité » (Girart de Roussillon, éd. Mignard, 3558). Du lat. class. cogitare « penser, imaginer ». Fréq. abs. littér. :3. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 306.
cuider [kɥide] v. tr.
ÉTYM. V. 1050; du lat. cogitare. → (fam.) Cogiter.
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♦ Vx. Littér. ou par plais. Penser, croire.
Qui souvent s'engeigne soi-même.
La Fontaine, Fables, IV, 11.
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se cuider v. pron.
♦ Se croire, penser être.
Encyclopédie Universelle. 2012.