⇒CAFARDISE, subst. fém.
A.— [Correspond à cafard2 A] Dévotion feinte; esprit du faux dévot et de l'hypocrite. Cf. bigoterie, cafarderie, cagoterie, cagotisme, hypocrisie, pharisaïsme :
• 1. ... toi qui me reproches de ne me plaire qu'avec des natures cocasses ou obscures, tu verras en Carhaix un homme presque unique. C'est le catholique intelligent et sans cafardise, le pauvre sans envie et sans haine.
HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 40.
B.— [Correspond à cafard2 B] Fam., rare. Acte, parole de mouchard. Cf. cafarderie, délation, mouchardage (pop.) :
• 2. ... le prince Victor, soupçonnant la Galbois de l'avoir dénoncé, arrivait quelques jours après chez la princesse, disant tout haut qu'il la ferait repentir de sa cafardise, ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1880, p. 63.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1551 cafardise « manière d'être des faux dévots » (A. DÉSIRÉ, Combatz du fidelle papiste, 122a d'apr. H. Vaganay dans Fr. mod., t. 5, p. 72); 1586 caphardise (Triomphes de l'abbaye des Conards, 68, Montifaud d'apr. A. Delboulle dans R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 287). Dér. de cafard2; suff. -ise. Fréq. abs. littér. :7.
BBG. — BRESLIN (M.S.). The Old French abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t. 22, p. 419. — RUPP. 1915, p. 87.
cafardise [kafaʀdiz] n. f.
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♦ Rare. Dévotion affectée. ⇒ Bigoterie, cagoterie, cagotisme. — Hypocrisie.
0 L'autre, un Parisien de petite bourgeoisie, de caractère falot et sans contours, mettait dans les petites choses cette sorte de cafardise naturelle dont les enfants sournois se faisaient jadis un moyen de défense dans les internats trop durement dirigés.
Raymond Abellio, les Militants, 1975, p. 23.
Encyclopédie Universelle. 2012.