⇒ARQUEPINCER, ARCPINCER, verbe trans.
Arg. ou pop.
A.— Saisir quelque chose :
• [Mets-lui une main] dans sa bavarde pour lui arquepincer le chiffon rouge [Dans la bouche, pour lui prendre la langue].
SUE, Les Mystères de Paris, 1842-43, p. 25.
— Dérober. Une grosse somme que tu as arquepincée? (GYP, Les Cayenne de Rio, 1899, p. 75).
B.— Arrêter quelqu'un. On venait juste de mettre la lourde en dedans qu'on s'est fait arquepincer (A. SIMONIN, Le Pt Simonin ill., 1957, p. 26).
Orth. — Lar. encyclop. écrit arquepincer ou arcpincer (cf. aussi Nouv. Lar. ill.). Lar. 19e et GUÉRIN 1892 enregistrent uniquement arquepincer.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1828 arg. arcpincer « saisir, prendre » (Vidocq ds FRANCE : Mademoiselle, veuillez arcpincer mon anse); 1828 arquepincer « id. » (ID., Mém. II, 15 ds SAIN. Sources Arg. t. 2, p. 112).
Composé de arc et de pincer; l'expr. pincer au demi-cercle est très usitée dans le même sens (v. SANDRY-CARR. 1963).
BBG. — ESN. 1966. — FRANCE 1907. — LARCH. 1880. — LA RUE 1954. — MICHEL 1856. — MIQ. 1967. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 215, 516. — SAIN. Sources Arg. t. 1 1912, p. 200; t. 2 1912, p. 112, 218, 275. — SANDRY-CARR. 1963.
arquepincer [aʀkəpɛ̃se] v. tr.
ÉTYM. 1828, arcpincer; de arc, et pincer.
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♦ Argot.
1 Se saisir de (qqch.) fortement, en particulier pour dérober.
2 Appréhender (un malfaiteur). || Il s'est fait arquepincer. — La maison Je t'arquepince : la police.
1 Mon cher, je ne me soucie pas d'être arque pincé (pris) pour le pré (pour le bagne).
Louise Michel, la Misère, III, p. 653.
2 Dites, ces deux clients-là, ils ne sont pas de la Maison J't'arquepince, hein ?
J. Dutourd, Mémoires de Marie Watson, p. 113.
Encyclopédie Universelle. 2012.