⇒ALME, adj.
Poét., vx. Nourricier, auguste :
• 1. Une connexité grandiosement alme Liait le Kchatrya serein au Chanteur calme,
Valmiki l'excellent à l'excellent Rama :
Telles sur un étang deux touffes de padma.
P. VERLAINE, Poèmes saturniens, 1866, p. 58.
• 2. ... pour moi l'amour ruisselle
De sa lèvre d'alme pucelle,
Plus doux qu'un vin sucré.
J. MORÉAS, Les Syrtes, Assez d'abstinences! 1884, p. 35.
Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr., LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et QUILLET 1965.
Prononc. :[alm].
Étymol. ET HIST. — 1532 « nourricier, auguste » (RABELAIS, Pantagruel, ch. 6, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 241 : Mon amy dont viens tu à ceste heure? L'escholier luy respondit. De l'alme inclyte et celebre academie, que l'on vocite Lutece). — 1660, C. OUDIN, Tresor des deux lang. esp. et fr.; déjà considéré comme vx par Malherbe (BRUNOT t. 3 1930, p. 105), repris par Proudhon (cité dans SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis ds LITTRÉ), puis par les poètes symbolistes au XIXe s.
Empr. au lat. almus « nourrissant, nourricier » d'où « bienfaisant », en parlant des dieux (dep. PLAUTE, Rud., 694 ds TLL s.v., 1703, 39 : Venus alma), des hommes ou des choses (LUCRÈCE, 2, 993, ibid. 1704, 33 : unde alma liquentis umoris guttas mater cum terra recepit).
STAT. — Fréq. abs. litt. :11.
BBG. — RHEIMS 1969.
alme [alm] adj.
ÉTYM. 1532, repris XIXe, Proudhon; du lat. almus « nourricier ». → Alma mater.
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♦ Archaïsme littér. Nourricier, bienfaisant (Verlaine, Moréas l'emploient).
Encyclopédie Universelle. 2012.