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NAOS
NAOS

NAOS

Terme d’architecture grecque qui désigne la partie principale d’un temple. Le naos — ou cella pour les Latins — est précédé d’un vestibule, ou pronaos, et suivi de l’opisthodome, avec lequel il ne communique généralement pas. Le naos constitue la salle la plus vaste de l’édifice et abrite la statue de culte. En Sicile et en Grande Grèce, toutefois, la statue est généralement cachée dans l’adyton, situé derrière le naos, à la place de l’opisthodome. Cette particularité s’explique par la nature chthonienne des divinités qui resteront vénérées dans cette partie du monde grec; la structure des temples s’inspire alors du mégaron primitif.

Vers la fin du \NAOS VIIe siècle, le passage de l’architecture de bois à l’architecture de pierre va modifier la technique de construction dans les parties hautes de l’édifice. Le rythme des solives du faîtage se dissocie de celui de la péristasis (colonnade extérieure), entraînant ainsi une mise en place moins rigoureuse de la cella. Cet inconvénient disgracieux sera pallié grâce à l’établissement d’un module qui rendra cohérent l’ensemble de l’édifice. Il faut cependant attendre le début du \NAOS Ve siècle pour trouver le premier exemple de cette réalisation, dans le grand temple de Zeus à Olympie. Les murs de la cella viennent désormais dans le prolongement des deuxièmes colonnes de la façade tandis que ses antes coïncident avec le milieu de la deuxième travée des longs côtés.

Quand la cella atteindra une certaine largeur, les architectes seront obligés d’introduire une colonnade intérieure, simple et axiale au début (temple de Thermos en Étolie), puis double; ce second dispositif sera employé dans la plupart des constructions et autorisera deux relais intermédiaires pour les poutres. Il se réduira parfois ultérieurement à un ordre d’applique qui consolidera alors les murs porteurs de toute la partie haute de l’édifice.

naos [ naos; naɔs ] n. m.
• 1567; naon 1771; mot gr.
Archéol. Partie intérieure et centrale d'un temple grec (entre le pronaos et l'opisthodome). Dans un temple égyptien, Loge abritant la statue du dieu.

naos nom masculin (grec naos) Dans l'Antiquité grecque, partie intérieure du temple où se trouvait placée la statue de la divinité ; sanctuaire. Dans l'Égypte ancienne, édicule de pierre ou de bois placé dans le sanctuaire d'un temple et destiné à recevoir la statue de la divinité. Dans les églises grecques modernes, partie de l'édifice où se tiennent les fidèles.

⇒NAOS, subst. masc.
A.ARCHÉOLOGIE
1. ANTIQ. GR. Partie intérieure et centrale d'un temple où était située la statue du dieu (d'apr. Foi t.1 1968). Il y a sans doute [en architecture] quelques lois générales, et elles sont écrites dans le Parthénon (...). La hauteur de la colonne est le tiers de la longueur du naos, c'est-à-dire de la partie du monument qui renferme l'idole (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p.167). Dans le Parthénon, la cella, le naos est vide, irrémédiablement (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p.256). À Sélinonte (Sicile), le dieu Selinos est représenté dans le naos orné de la feuille d'ache ou de persil suspendue au mur, et derrière lui on voit la statue d'un taureau de bronze (L'Hist. et ses méth., 1961, p.364).
2. ANTIQ. ÉGYPTIENNE. Édicule placé dans le sanctuaire d'un temple, destiné à recevoir la statue de la divinité:
—. Sans peut-être profiter du rajeunissement du pays et de ses arts pour surmener le peuple et les artistes, Amasis, son dernier grand roi (...) ne craignit pas les grandeurs, comme l'atteste le naos de Mendès, monolithe de basalte, haut de 6,50 m.
Hist. de l'art., t.1, 1961, p.240 [Encyclop. de la Pléiade].
P. méton. Représentation réduite de cet édicule. Le second [sujet sacré] représentait l'empereur Auguste offrant un petit naos à Isis à tête humaine et à Hôrus épervier (DU CAMP, Nil, 1854, p.177).
B. — Partie centrale d'une église byzantine, où se tiennent les fidèles (d'apr. Foi t.1 1968).
Prononc.:[nao:s], [-]. Étymol. et Hist. 1567 (J. MARTIN, Architecture, trad. de Vitruve, p.298: Les Antes (...) que les grecs disent naos ou parastasi, c'est a dire (...) pilastres quarrés mis au long des murailles); 1771 naon «partie du temple des grecs où se mettaient les fidèles» (Trév.); 1840 «édicule dans un temple destiné à recevoir la statue d'un dieu» (Ac. Compl. 1842). Mot gr. «habitation d'un dieu», «partie intérieure d'un temple où était placée la statue du dieu», «sorte de niche portative où était déposée la statuette d'un dieu». Fréq. abs. littér.:15. Bbg. QUEM. DDL t.21.

naos [naos; naɔs] n. m.
ÉTYM. 1567; 1771, naon; mot grec.
Archéol. Partie intérieure et centrale d'un temple grec, où était placée la statue d'un dieu. || Dans les temples grecs, le naos est situé entre le pronaos et l'opisthodome.
0 Le temple était-il entouré d'une colonnade (…) son portique extérieur ou péristyle avait un plafond de marbre horizontal (…) celui du naos (partie circonscrite par les murs) était en bois, soutenu par des solives et orné de caissons (…) Le naos ne s'éclairait que par la porte d'entrée (…)
G. Contenau et V. Chapot, l'Art antique, p. 162.
Dans un temple égyptien, Loge destinée à recevoir la statue du dieu; image réduite de cette loge.

Encyclopédie Universelle. 2012.