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MÜNSTER
MÜNSTER

MÜNSTER

Ville située sur l’Aa et le canal de Münster, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Münster doit son origine à une station fortifiée franque du VIIIe siècle dont Charlemagne fit vers 792 le siège d’un évêché. Le nom primitif de Mimigernaford ou Mimigardeford est remplacé au Xe siècle par Mon[a]stere (monasterium ). Très vite, s’y développe un marché qui se transforme en ville (1137). Le premier statut municipal remonte à 1214; à partir de 1231, la ville possède également un sceau. Grâce au développement de l’artisanat, la ville connaît au cours des XIIIe et XIVe siècles un rapide essor économique. Elle participe en 1229 au traité de commerce des marchands allemands avec Novgorod, puis aux traités de commerce conclus avec la Flandre (1254) et avec l’Angleterre (1282); elle adhère au XIVe siècle à la Hanse. Münster joue aussi un rôle prépondérant dans les ligues des villes westphaliennes du milieu du XIIIe siècle constituées pour préserver la liberté de commerce et la paix régionale. En 1454, les artisans forcent l’entrée du Conseil malgré l’opposition des lignages. En 1532, la ville adhère à la Réforme et devient en 1534 et 1535 le centre spirituel des anabaptistes, qui y seront massacrés après un long siège. Mais l’instauration du luthéranisme échoue finalement devant l’opposition du grand chapitre et de la noblesse. Les Jésuites assurent dans la seconde moitié du XVIe siècle le succès de la Contre-Réforme. Les mesures énergiques prises par le prince-évêque Christophe-Bernard von Galen (1650-1678) consolident le triomphe du catholicisme et réduisent sensiblement les libertés de la ville (1661). De 1643 à 1648 y ont lieu les négociations de paix qui aboutissent à la signature des traités dits de Westphalie entre l’Espagne et les Pays-Bas d’abord, entre l’empereur et la France ensuite, puis entre toutes les puissances belligérantes (24 octobre 1648).

À la fin du XVIIe siècle, Münster devient une ville résidentielle. Au XVIIIe siècle, le prince-évêque et la noblesse s’y font construire de magnifiques palais (Erbdrostenhof, 1754-1757). La ville subit de sérieuses destructions pendant la guerre de Sept Ans. En 1802 Münster est rattachée à la Prusse, en 1810 à la France; en 1816, elle devient chef-lieu de la province prussienne de Westphalie. La ville est presque entièrement détruite en 1945. Sur ses 33 737 logements en 1939, il n’en reste en 1945 que 1 050 intacts. Elle n’abrite plus à la fin de la guerre que 23 500 habitants. La reconstruction est achevée depuis 1970 et la population s’élevait à 261 400 habitants en 1991.

L’ancienne école de la cathédrale (Domschule ), fondée vers 800 par Liudger, est transformée vers 1500 en école humaniste sur le modèle de celle de Deventer. De 1588 à 1773, les Jésuites y enseignent. En 1782, Bernard Overberg y crée la première école normale d’instituteurs. Il s’y ajoutera en 1921 un institut de pédagogie scientifique. Malgré les autorisations du pape (1629) et de l’empereur (1631), Münster n’aura son université qu’en 1780 (Wilhelms-Universität). Supprimée au profit de celle de Bonn, elle sera réouverte en 1902 et détruite pendant la Seconde Guerre mondiale; un quartier universitaire a été construit à partir de 1960 avec, au centre, l’ancien palais épiscopal.

Münster possède un musée régional d’Histoire de l’art (depuis 1908), un musée régional de la Préhistoire (depuis 1923), un musée de Sciences naturelles (depuis 1874) et un jardin botanique (1804).

Les distilleries, les brasseries, les industries laitières, la construction de machines agricoles, l’industrie textile occupent environ 20 p. 100 de la population active. Le grand commerce (bois, céréales, légumes, bétail, alimentation en gros, matériaux de construction), les transports, les différentes branches de prestations de services absorbent plus de 70 p. 100 des activités de la population. Münster est, après Bonn, la ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie où le secteur tertiaire est le plus présent.

Parmi les témoins de la prospérité économique de Münster, on peut mentionner: l’hôtel de ville (XIVe s.), ancien Fürstenhof, avec la salle dite Friedenssaal où fut signé le 24 octobre 1648 l’acte définitif du traité de Westphalie; les maisons patriciennes à pignons et à arcades du Prinzipalmarkt, qui donnent à la ville un charme particulier; le château, bâti au XVIIe siècle, résidence des princes-évêques de Münster (très touché par la guerre, il a été restauré et forme aujourd’hui le bâtiment principal de l’université); le théâtre, inauguré en 1956. Parmi les édifices religieux il faut signaler: la cathédrale, basilique de style roman et gothique (1165-1265) à double abside, gravement endommagée au cours de la Seonde Guerre mondiale; la Liebfrauenkirche ou Überwasserkirche, à trois nefs de style gothique; la Ludgerikirche (Saint-Léger) du XIIe siècle, chœur et tour du XVe siècle; la Servatiikirche (Saint-Servais) du XIIe siècle, en style roman; la Klemenskirche, de style rococo, très endommagée; enfin la Lambertikirche, église gothique du XVIe siècle. À la tour de cette dernière sont suspendues les trois cages de fer dans lesquelles furent exposés les corps des chefs anabaptistes en 1536.

munster [ mœ̃stɛr ] n. m.
• 1881; de la vallée de Munster, en Alsace
Fromage fermenté à pâte molle, d'odeur forte. Munster au cumin.

munster nom masculin Fromage affiné, à pâte molle, à caillé découpé et à croûte lavée, fabriqué, avec du lait de vache, dans les Vosges.

Münster
v. d'Allemagne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie); 267 630 hab. Centre industriel.
Université. Cath. (XIIIe s.). Hôtel de ville goth. (XIVe s.).
En 1648, après quatre ans de négociations, les traités de Westphalie, qui mettaient fin à la guerre de Trente Ans, furent signés à Münster.

⇒MUNSTER, subst. masc.
Fromage au lait de vache, à pâte molle, à croûte orange plus ou moins foncée, affiné en cave humide avec frottage à la saumure, fabriqué sur les deux versants du massif vosgien. Munster fermier; munster industriel, laitier, pasteurisé; munster au cumin. Le Munster est surtout connu pour sa mauvaise odeur. Celle-ci est forte en effet. Mais il en est de bien pires même parmi les fromages très faits. C'est un fromage moelleux, fondant même, à la saveur relevée (L. BÉRARD, Guide des fromages, Paris, Éd. La Courtille, 1978, p. 100).
Prononc. et Orth. :[]. Plur. des munsters. Étymol. et Hist. 1895 (POURIAU, Laiterie, p. 687). Emploi comme nom commun de Munster, nom d'un chef-lieu de canton du Haut-Rhin, réputé pour son fromage. Fréq. abs. littér. :14. Bbg. BEHRENS D. 1923, p. 63.

munster [mœ̃stɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1903; du nom de la vallée de Munster, en Alsace.
Fromage fermenté à pâte molle, à croûte orangée, d'odeur forte. || Manger du munster avec du cumin. || Des munsters bien faits.

Encyclopédie Universelle. 2012.