● yémen nom masculin (de Yémen, nom propre) Fourrure plate, moirée, du chevreau d'Arabie.
Yémen
(république du) état du S.-O. de la péninsule Arabique (créé en 1990 et réunissant la rép. arabe du Yémen, au N., et la rép. dém. et pop. du Yémen, au S.), bordé par la mer Rouge et l'océan Indien, à l'E. par le sultanat d'Oman et au N. par l'Arabie Saoudite; 482 700 km²; 13 millions d'hab. (croissance: 3,5 % par an); cap. Sanaa. Nature de l'état: rép. Langue off.: arabe. Monnaie: rial. Pop.: Arabes. Relig.: islam. Géogr. et écon. - Au S.-O. de la péninsule arabique, le Yémen contrôle la rive orientale du détroit de Bab el-Mandeb, qui sépare l'Asie de l'Afrique et fait communiquer le golfe d'Aden et la mer Rouge. Une étroite plaine côtière aride, peuplée de manière discontinue dans les sites irrigués (plaine d'Aden), est dominée par un bourrelet qui culmine à 3 760 m à l'O. et s'abaisse vers l'E. Ces hautes terres, moins chaudes et plus humides que le reste du territoire, concentrent pâturages, cultures et peuplement: c'est l'Arabie Heureuse des anciens; Sanaa est à 2 200 m d'altitude. Vers le N., les montagnes s'inclinent vers le désert du Rub' al-Khali. La pop., rurale à près de 70 %, a des modes de vie traditionnels: élevage extensif (ovins, caprins, bovins), cultures vivrières (millet, blé, sorgho, qat) et quelques produits d'exportation (coton, café). Le déficit agricole est important. Le pétrole, dont la production est passée de 9 millions de t en 1992 à 17 millions de t en 1995, est en partie raffiné à Aden. Les transferts des salaires des Yéménites travaillant dans les pays du Golfe constituent un apport essentiel. Le Yémen ayant soutenu l'Irak pendant la guerre du Golfe (1991), les représailles de l'Arabie Saoudite ont eu de graves conséquences sur l'économie yéménite, mais en 1995 les deux états ont conclu des accords. La croissance est revenue mais le pays demeure très pauvre. Hist. - Cette région vit naître des royaumes prospères dès le IIe millénaire av. J.-C. Celui de Saba domina l'ensemble de la région et fonda des colonies de l'autre côté de la mer Rouge. Le pays résista aux Romains (Ier s. av. J.-C.) puis chassa les éthiopiens avec l'aide des Perses. Il fut islamisé (VIIe s.), mais les divers fiefs yéménites conservèrent leur indépendance à l'égard des Abbassides; ainsi, ils embrassèrent généralement le chiisme. Carrefour comm., le Yémen connut la prospérité et fut intégré (XVIe-déb. du XVIIe s.) à l'Empire ottoman. Mais les Brit. occupèrent Aden en 1839. Après des révoltes qui libérèrent le Yémen, les Ottomans restaurèrent en 1871 une simple suzeraineté sur les imams locaux. En 1920, le pouvoir ottoman prit fin, et des imams régnèrent sur le Yémen du N. jusqu'en 1962, adhérant, de 1958 à 1961, à la féd. des états arabes unis (égypte, Syrie, Yémen). Au S., les Brit. organisaient, en 1962, la féd. de l'Arabie du Sud, qui devait devenir la rép. dém. et pop. du Yémen. Yémen du Nord (anc. rép. arabe du Yémen). - En 1962, un coup d'état militaire, soutenu par l'égypte, renversa l'imam et la rép. fut proclamée. Ce fut le début d'une guerre civile entre les républicains, soutenus par l'égypte, qui envoya pendant cinq ans un corps expéditionnaire, et les royalistes, soutenus par l'Arabie Saoudite. Un accord intervint en 1970, une nouvelle Constitution fut promulguée; favorable aux puissances occid., le pays entra en guerre avec le Sud (sept.-oct. 1972). En juin 1978, le prés. de la Rép. fut assassiné, le lieutenant-colonel Ali Abdallah Saleh le remplaça. En mars 1979, une nouvelle guerre éclata. En 1980, Saleh fit appel à l'U.R.S.S. (qui soutenait le S.); à l'intérieur, il réalisa l'équilibre entre les forces conservatrices et progressistes. Il améliora ses relations avec le S. et, en nov. 1981, Aden ne soutint plus le Front national démocratique (F.N.D.), qui guerroyait à la frontière du Sud. Au début de 1983, le F.N.D. obtint la "paix des braves". En 1989, Saleh (réélu en 1983 et en 1988) signa avec le Yémen du Sud la réunification des deux pays, effective en 1990. Yémen du Sud (anc. rép. dém. et pop. du Yémen). - En 1967, une insurrection du Front national de libération (F.N.L., qui deviendra, en 1978, le Parti socialiste du Yémen: P.S.Y.) aboutit à la proclamation de l'indépendance. En 1969, l'aile gauche du Front l'emporta, et, en 1970, le président Salim Ali Rubayyi instaura le seul régime marxiste du monde arabe. Il fut renversé et exécuté par l'armée le 24 juin 1978, soit trois jours après l'assassinat de son adversaire du N., et, en mars 1979, les deux pays entrèrent à nouveau en guerre. En oct. 1980, le pouvoir revint à Ali Nasir Muhammad, marxiste partisan de l'U.R.S.S. (à laquelle le N. faisait appel); bientôt, il se heurta à l'aile dure du parti socialiste yéménite (parti unique). En janv. 1986, Ali Nasir Muhammad fut renversé et une guerre civile de quinze jours fit près de 12 000 morts. Le nouveau président, Abu Bakr al-Attas, poursuivit, sous la pression de Moscou, le rapprochement avec le Yémen du Nord. La réunification et la reprise du conflit. - Désireux de renforcer sa puissance militaire contre les tribus frontalières de l'Arabie Saoudite, islamistes hostiles à la république laïque et soutenues par Riyad, le prés. nordiste Ali Saleh a négocié avec le gouvernement socialiste du Sud (alors que l'U.R.S.S. s'effondrait) une réunification, effective dès mai 1990. Les élections, qui en 1993 suivirent la réunification, ont consacré la suprématie polit. du parti (nordiste) du prés. Ali Saleh, le Congrès général populaire (C.P.G.), ce qui entraîna une crise avec les sudistes du P.S.Y. La tentative de sécession de ces derniers, dirigée par le vice-président Ali El Bid (mai-juil. 1994), a été violemment réprimée et ils ont été éliminés des instances politiques nationales au profit du C.P.G., allié aux islamistes de l'Isha. Aux législatives de 1997, le C.P.G. a obtenu 220 sièges sur 301 et l'Isha, 63 sièges. La coalition gouvernementale a été reconduite.
Encyclopédie Universelle. 2012.