MUSICOTHÉRAPIE
MUSICOTHÉRAPIE
La musicothérapie se définit aujourd’hui principalement comme l’utilisation de la musique dans une relation de psychothérapie de durée brève (six mois environ) et d’activation, c’est-à-dire suscitant la participation active du patient à son développement. Elle étudie le complexe «son-être humain» dans un but diagnostique et thérapeutique, que le son soit ou non musical.
La musicothérapie n’a pas de père fondateur et chaque pays s’est plus ou moins spécialisé dans un type d’approche ou d’application. Néanmoins, les thèmes principaux de ses recherches — menées aussi bien par des musiciens que par des médecins et par des acousticiens — portent sur l’influence de chaque élément musical, sur les effets psycho-physiologiques de la musique et sur son pouvoir affectif. Car la musique s’adresse à la fois au corps, à l’esprit et aux sens. Elle contient les rythmes, qui atteignent à un niveau archaïque ou viscéral, elle contient la mélodie, qui s’adresse à la sensibilité et à la mémoire et permet une approche plus subjective. C’est pourquoi la musicothérapie est-elle choisie et adaptée à chaque individu, à chaque personnalité, avant même d’être ajustée à la pathologie. Elle est soit «réceptive» (à partir de l’écoute d’extraits musicaux ou de sons), soit «active» (à partir de la pratique d’un instrument).
Deux pôles — en apparence opposés, en réalité complémentaires — font ainsi la valeur de la musicothérapie: son côté scientifique d’une part, sa valeur esthétique d’autre part. Scientifique, elle est soumise aux impératifs de toute expérimentation; contrôle des données avec l’épreuve du temps, remise en cause des déductions par confrontation avec la clinique, évaluation d’ordre statistique, etc. Esthétique, elle met dans des dispositions privilégiées à une prise de conscience des tensions et des conflits et aide à les résoudre ou à les sublimer.
Langage de l’affectivité, communication ayant la particularité de remplacer les mots par les sons, la musique peut en effet agir sur les émotions là où les mots échouent, dans la mesure où — justement — elle passe outre le langage, atteint les couches profondes de la personnalité non touchée par la maladie et permet ainsi une mobilisation des parties saines de cette personnalité. Aussi les médecins préfèrent-ils parler de «techniques psychomusicales» plutôt que de musicothérapie pour appréhender des méthodes d’application qui découlent soit de pédagogies actives (inspirées de celles de Orff, Wilhems ou Dalcroze) et qui vont dans le sens d’une adaptation, d’une rééducation ou d’une socialisation, soit de la psychothérapie (en médecine somatique et psychosomatique plus particulièrement), soit, enfin, qui s’inspirent de la psychanalyse. Aussi la formation officielle aux techniques psychomusicales ne constitue ni le substitut à des études musicales, ni le substitut à une formation psychologique et thérapeutique, mais un apport original aux professions médicales et paramédicales qui pratiquent déjà un instrument.
Enfin, depuis près de dix ans, la musicothérapie n’est plus seulement une aide à la psychothérapie. Elle est aussi un support à la détente, à la relaxation, et un apprentissage. Elle est enfin, sous forme de sons pulsés de basse fréquence, un analgésique, une psychoprophylaxie de la douleur et une aide à la rééducation.
musicothérapie [ myzikoterapi ] n. f.
• 1907; de musico- et -thérapie
♦ Didact. Traitement médical d'affections nerveuses, psychiques, par la musique.
● musicothérapie nom féminin Utilisation de la musique dans un but de thérapie psychique.
musicothérapie [myzikoteʀapi] n. f.
ÉTYM. 1907; de musico-, et -thérapie.
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♦ Didact. Traitement médical des affections nerveuses, psychiques, par la musique. || « La musicothérapie (…) donnerait de bons résultats dans le cas d'affections mentales chez l'enfant » (Sciences et Avenir, no 415, p. 1692).
Encyclopédie Universelle. 2012.