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MOSCOU
MOSCOU

Devenue capitale de l’Union soviétique au lendemain de la révolution de 1917, Moscou a retrouvé alors sa place historique au centre du monde russe et slave. Après deux siècles d’éclipse en faveur de Saint-Pétersbourg, capitale institutionnelle de l’Empire russe, Moscou redevint le lieu du pouvoir central, signe de la volonté de pérenniser l’héritage de la Russie traditionnelle, mais aussi symbole du pouvoir socialiste soviétique.

Moscou se situe dans la tradition de la ville russe classique, blottie à l’ombre de sa forteresse, le Kremlin, entourée de ses enceintes emboîtées, témoignages des développements successifs de la cité. Choisir Moscou, c’était aussi renouer avec les avantages du site et de la situation géographiques qui avaient présidé à la création de la ville et à sa croissance au cours des siècles. Moscou était née, ville fortifiée, dans une clairière placée à la confluence de plusieurs voies d’eau, au centre d’un domaine étendu de plaines, entre forêts et steppes, zone de passage des hommes et des produits entre le Nord et le Sud du pays.

La vie économique et politique s’était ainsi élaborée au cours des siècles au cœur de l’État russe. Un réseau dense de voies de communications drainait vers la ville les hommes, les capitaux et les activités. Rendre à Moscou sa fonction de capitale, c’était aussi recentrer celle-ci dans un pays continental, alors que Leningrad avait une position maritime périphérique. L’ancienne capitale était sentie comme un corps étranger à la vie de la Russie profonde et était considérée comme trop vulnérable par Lénine. Moscou représentait exactement le contraire.

Enfin, Moscou a été conçue dans le nouveau système comme le symbole et le modèle de la ville socialiste, à l’intérieur et à l’extérieur de l’U.R.S.S. Ce fut par excellence le lieu d’élaboration de l’«homme nouveau», le champ d’expérimentation de nouvelles formes d’organisation des espaces urbains, le centre de décision pour toute l’Union soviétique, comme la référence obligée, même avec des réserves, pour les communistes du monde entier. Moscou fut à la fois capitale de l’U.R.S.S., capitale de la R.S.F.S.R. (république socialiste fédérative soviétique de Russie) et centre d’une région urbaine dont l’importance économique et sociale est considérable. Pourtant, malgré l’accumulation exceptionnelle de ses fonctions, Moscou ne comptait que 8,6 millions d’habitants pour un État de 276 millions de citoyens en 1985 pour atteindre 8 747 000 habitants en 1992. Ce n’est pas le moindre paradoxe que cette immense concentration des pouvoirs politiques, économiques et idéologiques dans une métropole somme toute assez limitée.

1. Histoire

Une capitale vassale des Tatars

Création du prince de Suzdal’, Juri Dolgoruki, Moscou, dont le nom apparaît pour la première fois dans les documents en 1147, ne fut jusqu’au XIIIe siècle, dans la Russie féodale, qu’un petit bourg, pourvu d’une fortification ou kremlin de bois, dépendant de la principauté de Vladimir-Suzdal’.

Devenue au début du XIIIe siècle le centre d’une principauté autonome, Moscou fut, avec l’ensemble de la Russie, victime de l’invasion mongole. Incendiée par les Tatars en janvier 1328, elle se relève rapidement de ses ruines, et les excellents rapports qui se nouent entre le prince de Moscou et le khan des Mongols assurent l’avenir de la ville. Intermédiaires entre le khan et les princes russes pour le paiement du tribut, les princes de Moscou développent leur influence, avec la garantie des yarlyk accordés par le khan. Sous les princes Juri Danilovi face="EU Caron" カ (1303-1325) et Ivan Kalita (1325-1340) se constitue une Grande-Principauté de Moscou qui rassemble peu à peu les terres russes en un État centralisé.

Moscou succède à Vladimir à la fois sur le plan politique et sur le plan religieux lorsque, sous Ivan Kalita, les métropolites y fixent leur résidence. Dans la seconde moitié du XIVe siècle commence contre le joug tatar la lutte pour l’indépendance qui fait de Moscou une base militaire d’où partent les armées qui, sous le commandement du prince, Dmitri Donskoj (1359-1389), écrasent les Tatars à Kulikovo (1380). Moscou doit cependant se défendre longtemps encore au cours du XVe siècle, contre la Horde d’Or des Tatars et contre les princes russes hostiles à la politique du grand-prince. Les années 1480 marquent, avec le rejet définitif du joug mongol, la reconnaissance du pouvoir du grand-prince sur l’ensemble des terres russes: Moscou, sous Ivan II (1462-1505), est la capitale d’un nouvel État.

À l’intérieur de l’enceinte qui protégeait le palais royal et les demeures des boyards, se forme, entre 1475 et 1509, un magnifique ensemble de palais et d’églises à coupoles, symbole de l’unité politico-religieuse de l’État, œuvre d’architectes et artisans russes dirigés par des architectes italiens: cathédrale de l’Assomption (Uspenskij sobor), où se déroulaient les cérémonies de couronnement des tsars, cathédrale de l’Archange (Arhangel’skij sobor), où les tsars furent enterrés jusqu’à Pierre le Grand, église de l’Annonciation (Blagoveš face="EU Caron" カenskij sobor), où ils entendaient les offices. Ce sont, avec le Palais à facettes – le plus ancien monument d’architecture civile de Moscou –, les plus remarquables bâtiments qui ornent la place centrale du Kremlin.

Au-delà du posad des artisans et des marchands, vers l’est et vers le sud, d’où surgirent pendant deux siècles encore les raids tatars, la défense de la ville était assurée par des monastères fortifiés, Simonov, Andronikov, Novospasski, Danilov, formant un large demi-cercle, complété au XVIe siècle par les monastères de Novodevi face="EU Caron" カij (1524) et Donskoj (1592). Dans ces monastères s’élaborent les Chroniques inspirées par la lutte, véritable croisade, contre les Tatars; leur décoration ainsi que celle des églises attirent à Moscou un grand nombre de peintres d’icônes, parmi lesquels le plus grand qu’ait connu la Russie: Rublëv (1370-1430). Placée à proximité des frontières toujours menacées, Moscou est essentiellement une ville militaire, dont les ateliers forgent des canons, des armures et fabriquent de la poudre, des équipements de cuir.

C’est au XVIe siècle, sous Ivan le Terrible (1547-1584), lorsque se consolide l’État russe centralisé, que la conquête rapide des pays de la Volga sur le khanat de Kazan (1552) dégage la ville de Moscou vers l’est. Le caractère militaire de la capitale s’atténue. Centre du gouvernement, siège de la Douma des boyards, des administrations ou prikazy , des réunions des Assemblées territoriales (Zemskij sobor), Moscou se développe rapidement et compte environ 100 000 habitants à la fin du XVIe siècle.

Le centre du royaume des Romanov

Les XVIe et XVIIe siècles sont une période capitale de l’histoire de Moscou, dont le rôle grandit avec le développement de la puissance russe qui a noué des rapports diplomatiques avec les États d’Occident et entretient un commerce actif avec l’Angleterre, la Hollande et la Suède. Les négociants étrangers, après l’ouverture du port d’Arkhangelsk (1584), viennent à Moscou participer à des échanges à travers la Russie et en direction de l’Orient et constituent un quartier réservé, ou sloboda des «Allemands» (terme qui désigne ceux qui ne parlent pas le russe), où pénètrent plus largement les influences d’Occident.

Les victoires d’Ivan le Terrible sur les Tatars sont commémorées par la construction de l’extraordinaire église Saint-Basile (1555-1560) près du Kremlin, sur la place Rouge qui doit son nom aux beaux édifices qui l’entourent (en vieux russe, le même mot signifie à la fois «beau» et «rouge»). Après la conquête de la Sibérie, achevée en 1649, l’extension du marché intérieur jusqu’au Pacifique fait de Moscou une grande place de commerce, dont le développement est marqué par une triple enceinte concentrique sur la rive gauche du fleuve: l’ancien posad (Kitaj Gorod) est entouré d’un mur de pierre (1535-1538); après l’attaque des Tatars, qui incendient la ville en 1571, une deuxième enceinte est édifiée: celle du Belyj Gorod (1580-1590); au-delà, une levée de terre avec fossé constitue, à la fin du XVIe siècle, le Zemljanoj Gorod: cette dernière enceinte se prolonge sur la rive droite du fleuve, enserrant tout un quartier de peuplement récent.

Prise dans la tourmente du «temps des troubles», Moscou n’a pu, malgré ses fortifications, empêcher les Polonais d’occuper le Kremlin en 1610; mais elle est ensuite, à partir de 1611, un des centres de la reconquête nationale, et, sous la nouvelle dynastie des Romanov (1613), elle retrouve son rôle de capitale incontestée, groupant, vers 1700, quelque 200 000 habitants. Elle est à la fois centre politique et cité religieuse. La multitude des églises à bulbes étincelants frappe les voyageurs. Chapelles, icônes le long des rues et aux carrefours, sonneries de cloches qui marquent les heures et annoncent les manifestations publiques (processions, entrées d’ambassadeurs étrangers, déplacements du souverain), travail rythmé par les règlements de l’Église, fêtes religieuses, toute l’activité de Moscou baigne dans une atmosphère sacrée.

La ville est une ruche d’artisans et de boutiquiers. En son centre, le commerce de détail s’effectue dans une centaine de rjady ou rangées de magasins formant bazar. Les métiers s’exercent dans des slobody (quartiers spécialisés). Moscou occupe la première place en Russie pour le travail de l’or et de l’argent, pour celui des fourrures, venues de Sibérie, et celui des armes, qui font la renommée de la cour des Canons (Puše face="EU Caron" カnij dvor). Le palais des Armures (Oru face="EU Caron" ゼejnaja palata), où étaient rassemblés les ouvrages les plus remarquables des artisans de la métallurgie, devint au XVIIe siècle une véritable école d’art.

La population de Moscou est très composite, et pour moitié formée de gens des posads, petits commerçants et artisans, installés sur les domaines du tsar, sur ceux des monastères, et sur ceux des boyards dont la plupart ne vivent qu’occasionnellement dans la cité où ils possèdent cependant le cinquième des terres. Fonctionnaires, moines, prêtres, soldats composent une partie importante de la population: à eux seuls les trente slobody militaires (archers, canonniers) groupent, avec leurs familles, vingt mille personnes. En dépit de la puissance étatique et du conformisme religieux, la nature féodale des rapports entre ces groupes sociaux entretient une tension qui se manifeste par des troubles périodiques: les gens des posads se sont soulevés en 1648, et la révolte de Stenka Razine, bien qu’elle eût son centre très au sud du pays, a trouvé un écho parmi eux. La ville n’est d’ailleurs pas peuplée que de «citadins». Nombreux y sont les paysans attachés à leur communauté rurale voisine, et les serfs des domaines, aux occupations les plus diverses, dont beaucoup travaillent la terre dans les usad’ba des nobles, fréquentes à l’intérieur même des enceintes. Par cette imbrication de la ville et de la campagne, Moscou est peu différente des autres villes de la Russie à cette époque. Seul son rôle de capitale avec la présence de tout un appareil gouvernemental et administratif lui donne un caractère plus urbain.

Il en va de même de la fonction culturelle liée à ce rôle. Moscou prend le relais de Novgorod déchue, de Kiev qui, cependant, lui fournit encore une partie de son clergé. La densité des établissements religieux a pour corollaire le nombre important des écoles: le quart de la population des posads sait lire et écrire, proportion très exceptionnelle dans la Russie du temps. Moscou était centre de publication d’ouvrages ecclésiastiques et laïcs, de traductions de livres étrangers, grâce à son imprimerie officielle: le Pe face="EU Caron" カatnyj dvor. En 1687 fut créée une académie slavo-gréco-latine, établissement ecclésiastique d’enseignement supérieur qui fonctionna à vrai dire surtout comme institution de censure.

Déclin politique (XVIIIe-XIXe s.)

Au début du XVIIIe siècle, la création, par Pierre le Grand, de la nouvelle capitale, Pétersbourg (1703), où sont transférés Cour et gouvernement, relégua soudain Moscou au rang d’une grande ville de province et ralentit momentanément son développement.

Son domaine d’activité commerciale s’étend cependant, au cours du siècle, vers les rives de la mer Noire, conquises sur les Tatars de Crimée sous le règne de Catherine II (1774). Ses marchands apparaissent sur toutes les foires de l’Ukraine, des pays de la Volga (la foire de Saint-Macaire se transportera en 1817 à Nijni-Novgorod), de Sibérie (Irbit). Manufactures et ateliers se multiplient. On compte, en 1725, trente-deux manufactures, dont vingt-trois travaillent la laine, le lin, la soie, et parmi elles la plus importante, la cour des Draps (Sukonnyj dvor), occupe quinze cents ouvriers.

De ce développement naît une bourgeoisie urbaine et, en 1785, la ville reçoit une organisation municipale qui consacre cette évolution par un statut resté en vigueur jusqu’en 1862. Lorsqu’en 1762 la noblesse fut dispensée de l’obligation de servir, Moscou vit réapparaître de nombreux membres de la petite et moyenne aristocratie. Les grandes familles, les Šeremetev, les Galitzin, les Jusupov, dont les immenses domaines se trouvaient en Russie centrale, firent bien construire dans les environs de Moscou de luxueux palais comme les châteaux de Kuskovo, le «Versailles moscovite», d’Ostankino, d’Arhangelskoe, mais leur vie habituelle se poursuivait à la Cour. À Moscou même, les résidences de l’aristocratie n’étaient pas habitées en permanence. La ville de Moscou a alors une population flottante suivant les saisons: nobles regagnant leurs gentilhommières, ouvriers-paysans quittant l’atelier pour participer aux travaux des champs dans leurs villages; en été, Moscou se vide d’un bon quart de ses habitants. Le lien entre la ville et la campagne subsiste.

Le XVIIIe siècle a vu cependant le début d’une politique d’urbanisation réglementant la construction des rues «en alignement»; en 1739 est établi, par l’architecte I. F. Mi face="EU Caron" カurin, le premier plan de la ville. Un grand nombre d’églises et, surtout, de bâtiments civils de style classique russe sont édifiés, œuvres des architectes moscovites V. I. Bajenov et M. F. Kazakov. Le pittoresque de Moscou vient des résidences seigneuriales, donnant sur des jardins et flanquées de dépendances, à la fois monumentales et élégantes; ainsi les maisons Barychkin, Demidov, Razumovski. En dépit de l’accroissement des activités industrielles et commerciales, Moscou garde, à la fin du XVIIIe siècle, des traits traditionnels: sa population, qui atteint 175 000 habitants, comprend 115 000 paysans, libres ou serfs, dont une partie, il est vrai, a d’autres occupations que l’agriculture.

Mais son rôle intellectuel n’a pas diminué. Sous Pierre le Grand déjà y étaient installées une école de navigation et une école de médecine et chirurgie. En 1755, sur l’initiative du savant Lomonosov y fut créée la première université russe, et auprès d’elle un établissement d’enseignement secondaire. Moscou a une vie théâtrale intense; l’œuvre d’un grand nombre d’écrivains, tels que Novikov, est liée à son nom.

Plus solidaire, par sa position géographique, de la vie nationale que Pétersbourg, excentrique, Moscou est plus sensible aux événements qui frappent le pays. Elle connaît même, en raison de la situation misérable des serfs et des ouvriers qui y résident et des difficultés d’existence de ses artisans, des troubles sociaux périodiques. Le Sukonnyj dvor a été le théâtre de grèves en 1737-1739, 1742, 1749, 1762 et, en 1771, le petit peuple s’est soulevé au cours de la famine qui accompagna la terrible épidémie de peste, faisant des dizaines de milliers de victimes dans le seul gouvernement de Moscou. C’est sur la place Rouge que, pour l’exemple, fut exécuté, le 15 janvier 1775, le Cosaque Puga face="EU Caron" カëv dont la révolte avait menacé quelque temps le trône de Catherine II.

L’occupation française et l’incendie d’octobre 1812 marquèrent une étape dans l’histoire de Moscou. Ne restaient intacts que le Kremlin, les églises, monastères et palais construits en maçonnerie; le reste n’était que décombres. Mais dix ans plus tard, la ville s’était relevée de ses ruines et participait à l’essor économique général des années 1820-1840. Moscou se rebâtit suivant un plan nouveau. L’université est reconstruite (1817) ainsi que le Grand Théâtre (1824). Le style Empire, uniforme et austère, se prolonge jusqu’au milieu du règne de Nicolas Ier (1828-1855). Mais ce qui est le plus nouveau, c’est la place que prend Moscou dans une partie de l’opinion éclairée.

Développement économique (XIXe s.)

Au même moment, le rôle économique de Moscou s’affirme dans le développement d’un précapitalisme qui a précédé la suppression du servage (1861). Si, en 1814, Moscou comptait 253 établissements industriels occupant 27 300 ouvriers, elle en a, en 1853, 443 avec un effectif de 46 000 ouvriers, dont 80 p. 100 employés dans les textiles, le reste dans des entreprises d’industries alimentaires, chimiques, métallurgiques. Tandis que sur le plan technique la fabrique succédait à la manufacture et que l’artisanat déclinait, la population ouvrière se recrutait de plus en plus par contrat, qu’il s’agisse de serfs ou de paysans libres, formant une ébauche de prolétariat. La bourgeoisie moscovite prenait de l’importance, opérant en Bourse (le bâtiment lui-même fut construit en 1837) et organisant les premières expositions de produits manufacturés (en 1831, 1835, 1853).

La suppression du servage qui rendit plus mobile la paysannerie et plus aisée l’embauche de main-d’œuvre, mais surtout l’établissement d’un réseau ferré qui se développa en étoile à partir de Moscou, atteignant les limites de la Russie européenne – la première ligne construite, de Moscou à Pétersbourg, fut inaugurée en 1851 –, et fut complété, à la fin du siècle, par le Transsibérien, accélérèrent l’évolution d’une «Moscou capitaliste» rivalisant, par son rôle économique, avec la capitale. Le nombre des entreprises industrielles double de 1853 à 1890; de quelque 800 à cette dernière date, il atteint le millier en 1913. Pendant la période de forte industrialisation des années 1890 et à la suite de la crise économique du début du XXe siècle, s’opère une concentration des usines dont certaines ont de gros effectifs, telle l’usine de textiles des Trois Montagnes, qui appartient aux Prohorov, avec 7 000 ouvriers.

La population de Moscou augmente rapidement (cf. tableau).

Son accroissement, dans les années 1880-1890, est dû, pour les trois quarts, à l’immigration des paysans venus des gouvernements voisins y chercher du travail. Beaucoup ont rompu définitivement leur lien avec la terre mais gardent une mentalité paysanne, et d’ailleurs ne participent pas à la gestion de la ville. Au début du XXe siècle encore, Moscou étonne par le contraste entre le modernisme de ses activités et son aspect resté campagnard. Au-delà du centre, bâti en pierre, la ville, pour moitié, est faite de maisons de bois, la plupart ne comportant qu’un rez-de-chaussée ou un étage. L’afflux des nouveaux résidents a provoqué une surpopulation qui se traduit par le fait que le tiers des Moscovites vit en «ménages associés» avec cuisine commune.

Le centre seul a l’aspect d’une ville, associant les bâtiments de style pseudo-russe ancien, construits dans la seconde moitié du XIXe siècle et surtout au XXe siècle, et les maisons sobres et uniformes à plusieurs étages; dans cet ensemble disparate se détachent les constructions officielles plus anciennes et quelques charmantes résidences de bois entourées de jardins.

Le développement d’une bourgeoisie d’affaires a conduit le gouvernement à procéder, en 1862, à une réorganisation municipale (modifiée en 1870 et 1892). La Douma, ou assemblée urbaine, était élue par une infime minorité de la population (3 p. 100 en 1870, réduite à 0,5 p. 100 en 1892), composée de propriétaires de biens immeubles, de fabricants et de négociants. À la forte différenciation sociale qui caractérise la population moscovite, correspond une image contrastée des quartiers de riches commerçants et des faubourgs misérables, si bien évoqués par Gorki dans Les Bas-Fonds .

L’histoire de Moscou, à l’aube du XXe siècle, n’est pas seulement celle d’une ville de marchands et de manufacturiers, mais aussi celle d’une lutte de classes qui, en deux étapes, aboutit à un changement de régime. En 1905, Moscou a connu la guerre civile: un soviet ouvrier y a eu une existence éphémère. Des barricades se sont élevées dans ses rues au cours de dix jours d’une insurrection armée (8-18 décembre 1905). Après la répression, une opposition illégale subsiste, et à la veille de la Première Guerre mondiale, entre 1912 et 1914, se développent des mouvements de grève qui touchent des dizaines de milliers d’ouvriers. Pendant la guerre elle-même, l’agitation ouvrière n’a pas cessé (grèves de 1915, de 1916 affectant 130 000 ouvriers). L’annonce des événements de janvier 1917 à Petrograd a un écho immédiat: en mars se constituaient à Moscou des soviets de députés ouvriers et soldats; à l’automne les ouvriers participaient à l’insurrection armée proclamée dans la capitale.

2. La capitale de l’U.R.S.S.

Les héritages urbains

Moscou présente l’exemple d’une ville ancienne reprise par l’urbanisme soviétique. Alors qu’à Leningrad le centre historique n’a été que très peu modifié, Moscou a été profondément remaniée depuis la révolution d’Octobre et paraît hésiter entre son patrimoine et les plans d’urbanisme de la période soviétique. Le plan de ses rues reflète tous les héritages de son passé. Dès le XIIe siècle, Moscou est une petite ville fortifiée, au bord de la Moskova, qui s’agrandit rapidement près des tours et des enceintes du Kremlin. Elle englobe progressivement les faubourgs situés hors de ses enceintes successives. Actuellement, des ceintures de boulevards correspondent encore à ces enceintes militaires anciennes: la première courbe de boulevards, Boulvarnoe Koltso, issue de Belyj gorod, la ville blanche, puis Sadovoe Koltso, ancienne ceinture «des jardins», sur l’emplacement de Zemljanoj gorod, la ville de terre, ou encore la troisième auréole de boulevards «Vals», sur le rempart circulaire Kammer-Kollejskij Val construit au milieu du XVIIIe siècle. À cette organisation en auréoles concentriques s’ajoute le système de grandes voies radiales, héritières directes des chaussées qui rayonnaient du Kremlin vers les autres villes et régions du pays: Leningrad, pays de la Volga, Sibérie.

La planification soviétique, reprenant dans une large mesure l’héritage du passé, fournit de nouvelles illustrations de ce plan radioconcentrique historique. Depuis 1962, la ville est entourée d’une quatrième ceinture, une autoroute circulaire de 109 kilomètres située à une vingtaine de kilomètres du centre (le Kremlin), Koltsevaya avtodoroga, ou Koltso, qui a longtemps délimité le territoire de juridiction du Soviet de Moscou, le Mossoviet (conseil municipal) et l’extension de l’agglomération bâtie. Cette limite marque une véritable rupture physique dans le paysage. À l’intérieur sont situés les tissus urbains les plus denses et les plus continus qui laissent toutefois subsister de larges zones vides. Au-delà commence le territoire de l’oblast (département) de Moscou.

Depuis 1984, un certain nombre de localités urbaines situées au-delà de l’autoroute circulaire ont été incorporées au territoire de la ville de Moscou. Ces modifications administratives témoignent de la croissance spatiale de l’agglomération et des infiltrations urbaines, dans les zones vertes protégées de la capitale soviétique. En effet, d’autres zones circulaires ont été créées par le plan d’aménagement de Moscou, dès 1935: au-delà de l’autoroute, le «Lesopark», ceinture verte protégée, poumon de la capitale, lieu de récréation pour les Moscovites, s’étend dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de la ville, avec des forêts et des lacs (deux tiers de sa superficie), de petites villes, des villages de datchas, résidences secondaires entourées d’arbres fruitiers. C’est là que s’élèvent progressivement des constructions nouvelles. Enfin, d’autres zones de datchas plus périphériques, des zones agricoles pour l’approvisionnement de la ville, l’implantation de villes nouvelles ou villes-Spoutnik (satellites) s’organisent suivant le même principe.

Le second principe d’organisation de l’espace moscovite reprend les directions radiales déjà évoquées. Un plan d’aménagement, dit «en marguerite», a été élaboré dans les années 1950, promulgué en 1956, et sert toujours de référence au développement spatial de la capitale. Autour d’une zone centrale, sept pétales s’étendent du centre à la périphérie autour d’axes qui sont les grandes avenues radiales. Ce plan a pour but la création d’un Moscou polynucléaire, avec des centres directionnels qui décongestionneraient le centre actuel de la ville, où tous les équipements importants sont groupés dans un étroit périmètre autour du Kremlin: magasins, services, ministères, lieux de culture, etc. En fait, les noyaux des centres directionnels sont encore peu marqués. Le desserrement, modeste, se fait à de très courtes distances du Kremlin.

Dissymétrie dans les densités de l’agglomération en faveur de la rive nord de la Moskova, maintien d’un regroupement fonctionnel dans les quartiers centraux, renforcement de la structuration radioconcentrique de la ville sont autant de signes d’une continuité profonde en dépit des transformations et des bouleversements urbains.

La croissance démographique

Depuis la restitution de son statut de capitale, Moscou connaît une croissance démographique continue, témoignage des hésitations du système soviétique entre le freinage du développement des très grandes villes et l’efficacité économique qui leur est reconnue. Dès la première moitié du XXe siècle, la population de Moscou augmente rapidement: 1,6 million en 1912, 1,8 million en 1917, 4,5 millions en 1939. Pendant cette période se produit une concentration des industries, du commerce, des services, de la population sur le territoire de la ville. Interrompue par la guerre, cette concentration s’accélère pendant la période de reconstruction. En 1961, Moscou a 6,3 millions d’habitants. Ensuite sa population continue d’augmenter, mais à un rythme un peu plus lent: 100 000 habitants par an.

Il convient d’analyser les mécanismes de cet accroissement. Le taux de natalité passe de 11,9 p. 1 000 en 1970 à 14,2 p. 1 000 en 1984, et le taux de mortalité de 9,5 p. 1 000 en 1970 à 12,4 p. 1 000 en 1984. L’accroissement naturel est donc très faible. Malgré une politique nataliste mise en œuvre par les autorités, le nombre d’enfants par ménage est peu élevé (rarement plus d’un). La structure par âges des Moscovites montre un vieillissement très caractérisé. Si la population de Moscou continue d’augmenter, elle le doit donc aux courants migratoires vers la capitale. On sait pourtant que les autorités et les urbanistes soviétiques veulent freiner la croissance de Moscou. L’État a ainsi mis en place un dispositif légal de la limitation de la population: autorisation de résidence à Moscou (propiska ), avec contrôle des domiciles réels dans la capitale, dénonciation des mariages blancs destinés à obtenir une autorisation de séjour. N’ont en principe le droit de résider à Moscou que les gens qui y sont nés ou qui sont munis d’un permis de travail dans la capitale. En fait, l’efficacité de ces règles est battue en brèche par le souci de rentabilité économique. Quand un décideur moscovite – société industrielle, bureau d’études ou institut de recherche – demande au Gosplan (autorité suprême en matière de planification) d’augmenter sa force de travail pour réaliser ses objectifs économiques, il n’est pas rare qu’une négociation aboutisse à la création de nouveaux emplois, sans que celle-ci soit nécessairement assortie de permis de résidence; ce qui entraîne un accroissement des migrations vers la région de Moscou et de la mobilité quotidienne à l’intérieur de la région urbaine. Dans un deuxième temps, l’entreprise concernée, faisant valoir son souci de rentabilité, s’efforce d’obtenir des permis de séjour dans la capitale pour son personnel, d’où une augmentation de la population moscovite.

Les fonctions économiques

L’existence même de ces processus révèle la richesse et la complexité de l’appareil économique de la capitale soviétique. Sa structure socio-économique diversifiée est caractérisée par le maintien de fonctions industrielles importantes et le très grand développement des activités tertiaires. Les zones industrielles, principalement celles qui sont antérieures à 1950, s’allongent généralement le long des axes de circulation. On constate une très forte présence et une grande hétérogénéité de l’espace industriel dans les quartiers centraux: de la confection à l’industrie automobile, de l’électronique aux instituts de recherche appliquée. Des localisations plus périphériques apparaissent dans les années 1950-1960, mais toujours sur le territoire de la capitale. Plus tard, on assiste au regroupement et à la modernisation des bâtiments dans les quartiers centraux, au desserrement de nombreuses industries, au déplacement des plus polluantes au-delà de la ceinture du Lesoparc, dans des villes nouvelles ou dans des petites villes de l’oblast de Moscou, dont on veut privilégier le développement.

Toutes les branches de l’industrie sont représentées à Moscou, mais avec une hypertrophie du secteur de la construction mécanique et de la métallurgie de transformation (57 p. 100 de la main-d’œuvre industrielle), et un développement particulier des secteurs de pointe et de haute technologie. Mais on observe une diminution du pourcentage des emplois industriels dans la population active et une augmentation de celui des salariés travaillant dans les branches scientifiques.

D’une manière plus générale, le renforcement du secteur tertiaire à Moscou, phénomène commun à toutes les capitales, est plus marqué qu’ailleurs, à cause des spécificités d’un État socialiste très centralisé. En dehors des services propres au fonctionnement de la ville ou de la région, tous les grands services de l’État à l’échelle nationale sont localisés dans la capitale: organes politiques ou économiques (Soviet suprême, parti, organismes économiques ou de planification, ministères). C’est à Moscou que se décident les stratégies du développement de l’U.R.S.S., la politique intérieure ou extérieure du pays. C’est dans ses universités et ses instituts de recherche que sont formés les cadres les plus prestigieux, c’est là aussi qu’artistes ou écrivains reçoivent la consécration suprême.

Moscou continue par ailleurs à assumer le rôle de grand centre de commerce hérité des siècles passés. Point de convergence des voies de transport de l’U.R.S.S., avec ses quatre aéroports, son réseau ferré en étoile, ses voies d’eau vers la Baltique ou la mer Noire, ses gazoducs et oléoducs, Moscou est au centre d’une vaste toile d’araignée. Place de commerce national et international, vitrine de l’Union soviétique, Moscou possède les magasins les plus beaux et les mieux approvisionnés de l’U.R.S.S. Une foule dense et colorée de provinciaux se presse dans les magasins du centre de la ville (le Goum et le Tsoum).

En raison du rôle que joue l’U.R.S.S. sur l’échiquier international, Moscou est le principal interlocuteur des pays occidentaux dans les rapports Est-Ouest. Elle est aussi la capitale du monde socialiste. Elle forme ses cadres et ses techniciens, et le Comecon y a son siège. De même, elle joue un rôle important pour les pays du Tiers Monde: l’université Lumumba attire de nombreux étudiants des pays en voie de développement. Avec ses musées, ses expositions internationales, ses congrès, Moscou exerce un rayonnement international incontestable.

Espace et société

Enfin, Moscou pose le problème de la signification architecturale et urbanistique de la ville «socialiste». Les Soviétiques font constamment référence à Moscou comme première ville du monde socialiste et modèle de la ville communiste. Pourtant, la ville paraît toujours inachevée, comme un vaste chantier en perpétuelle rénovation. Au centre ou à la périphérie, on aperçoit toujours à l’horizon les grues d’une opération de construction. Au centre, à l’intérieur du boulevard Sadovoe, le planificateur a voulu conserver beaucoup d’édifices anciens. C’est là que se poursuivent de nombreuses opérations de rénovation, souvent limitées dans l’espace (sauf pour l’aménagement de la place du Manège ou de l’avenue Kalinine qui ont été des chantiers de grande envergure). On y découvre une mosaïque de toutes les époques de l’histoire de l’architecture de Moscou: églises à bulbes aux coupoles d’or, hôtels particuliers ou palais des XVIIe et XVIIIe siècles abritant des ambassades ou des administrations, maisons bourgeoises du XIXe siècle, bâtiments administratifs imposants ou immeubles d’habitation, logements du XXe siècle, du constructivisme et de l’époque stalinienne à nos jours. Ici, reconstruction d’un palais du XVIIIe siècle dont on ne garde que la façade, pour loger un ministère, là, construction de logements, ailleurs encore, démolition d’un groupe de maisons insalubres. La maîtrise complète des sols permet de décider de la plus ou moins faible densité d’occupation d’un espace en plein centre de la ville, de la création d’un espace vert ou du percement de larges avenues. Mais il n’existe guère de schéma d’ensemble, sinon le desserrement manifeste de ces quartiers centraux.

À la périphérie, près de l’autoroute circulaire, des quartiers entiers surgissent au milieu des terrains vagues et des bosquets d’arbres. Les Moscovites y sont relogés en appartements individuels, dans des immeubles collectifs, que différencient le nombre d’étages, la plus ou moins grande variété des façades, la disposition des modules de construction industrielle (panneaux ou pièces entières): immeubles de quatre étages, sans ascenseur, noyés dans la verdure de l’époque khrouchtchévienne, barres de huit étages des années 1970, tours plus colorées du «village olympique» ou même recherches architecturales du quartier expérimental de Tchertanovo des années 1980. De toute façon, les constructions individuelles dans l’espace moscovite sont limitées à quelques rares villas, où sont logés des membres du gouvernement, ou à quelques hôtels particuliers, héritages de l’histoire, où sont souvent installées des ambassades (de France, de Grande-Bretagne) ou des services officiels (maison de l’Amitié des peuples sur l’Arbat).

Malgré la poursuite évidente d’une crise du logement, la situation est en nette amélioration. Entre 1957 et 1965, 30 millions de mètres carrés de logements ont été construits et 2 millions de Moscovites relogés. De 1970 à 1984, quand la population de la capitale s’est accrue de 19 p. 100, la surface du parc de logements a progressé de 47 p. 100 et le nombre d’appartements de 52 p. 100, même si les médias se font toujours l’écho d’insuffisances qualitatives et quantitatives. L’accès au logement suit les attributions d’appartements faites par la municipalité de Moscou: 9 mètres carrés de surface utile par personne pour les nouveaux logements. En outre, la jouissance de mètres carrés supplémentaires est fonction de la profession des membres du ménage. Ces règles valent aussi bien pour les immeubles locatifs (quatre cinquièmes environ du parc de logements moscovite) que pour les appartements coopératifs achetés par les particuliers. On paraît d’ailleurs souhaiter le développement de ces logements coopératifs, autant pour accélérer la solution de la crise que pour éponger l’épargne solvable.

Quelles que soient ces distinctions, les urbanistes soviétiques appliquent une division fonctionnelle de l’espace très rigoureuse que l’on retrouve dans les nouveaux quartiers de la périphérie et qu’ils voudraient aussi instaurer au centre de Moscou. Le «microrayon» est une unité fonctionnelle d’habitation qui peut compter jusqu’à 20 000 ou 25 000 personnes. Les constructions s’organisent suivant un plan-masse fermé, où les immeubles forment un rectangle de barres ou de tours réparties selon un schéma sociofonctionnel strict. Les grandes voies de circulation entourent le quartier et sont bordées d’immeubles abritant les services marchands, tandis que les blocs intérieurs ont des rues piétonnières ou réservées aux dessertes locales et abritent les équipements socioculturels (écoles, jardins, terrains de jeux et de sport, dispensaires).

Ces politiques urbaines entraînent certaines conséquences pour l’espace social de la ville. S’il est difficile d’affirmer que la ségrégation sociale n’existe pas à Moscou, l’homogénéité y est cependant beaucoup plus forte que dans une métropole occidentale. En règle générale, on constate une mixité importante des différentes couches de la population à l’intérieur même d’un immeuble ou d’un même quartier. Certes, quand l’Académie des sciences de l’U.R.S.S. construit un immeuble coopératif, il y a moins d’ouvriers et plus d’intellectuels parmi ses occupants. De même, la municipalité voulant rapprocher les gens de leur lieu de travail, les quartiers orientaux de Moscou où sont installées de nombreuses usines sont peuplés différemment de ceux du Sud-Ouest où se trouvent les instituts de recherche. Par ailleurs, les couches intellectuelles ont tendance, par le biais autorisé des échanges d’appartements, à quitter la périphérie pour se rapprocher des quartiers centraux mieux desservis, bien que les surfaces réellement disponibles soient en règle générale plus élevées à la périphérie. Il faut aussi compter avec les différences dans la hiérarchie des revenus et du prestige en Union soviétique: les techniciens, avec souvent des salaires plus élevés que les couches intellectuelles, ont une demande culturelle moins diversifiée et moins exigeante. La ville s’organiserait alors moins selon une ségrégation spatiale et économique, mais répondrait plutôt à des clivages culturels. Ainsi, la capitale soviétique présente les visages et les paysages de toute grande métropole, mais aussi des mécanismes et des processus plus spécifiques, qui tiennent moins à la pureté idéologique du système qu’à l’efficacité des institutions mises en place.

Moscou
(en russe Moskva) cap. de la Russie, sur la Moskova, au centre de la grande plaine russe; 8 675 000 hab. Import. port fluvial. Grand centre industriel, financier et comm.
Universités. Le Kremlin est bordé à l'E. par la place Rouge (où se dresse le mausolée de Lénine). égl. Basile-le-Bienheureux (XVIe s.), St-Nicolas-des-Tisserands (XVIIe s.), monastère Novodevitchi (XVIe-XVIIIe s.), etc. Grand Théâtre (Bolchoï Teatr, 1824, reconstruit en 1856 apr. un incendie); Petit Théâtre (Malyi Teatr). Musée d'art Pouchkine; galerie Tretiakov; musée des Arts orientaux. Conservatoire Tchaïkovski. Bibl. nationale. Métro (1935). Siège des J.O. de 1980.
Centre de la principauté de Moscou (XIIIe s.), la ville devint la cap. religieuse du pays en 1326 et prospéra sous Ivan III (XVe s.). Elle fut cap. polit. jusqu' en 1712 et à partir de 1918. Prise par Napoléon Ier, puis à demi détruite par un incendie (1812), elle résista victorieusement aux Allemands en 1941.

Encyclopédie Universelle. 2012.