● ressuscité, ressuscitée nom Personne qui est rendue à la vie.
⇒RESSUSCITÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de ressusciter.
II. — Adjectif
A. — 1. Ramené de la mort à la vie. Lazare ressuscité. [Dieu] renvoya l'âme innocente de cette enfant au corps inanimé qui lui était offert (...) et lui rendit la vie (...) les parens n'en voulurent pas moins achever leur long pélerinage à sainte Élisabeth; ils menèrent leur fille ressuscitée jusqu'à Marbourg (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 319). L'apparition de saint François? Du moment où elle n'est plus cautionnée par le miracle du chien ressuscité, il n'y a aucune raison d'y croire (AYMÉ, Cléramb., 1950, IV, 5, p. 211). Empl. subst., en appos. Lazare le ressuscité, ses deux sœurs Marthe et Marie (Madeleine), etc. (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 114).
2. THÉOLOGIE
a) [En parlant de Jésus-Christ] Qui est passé de la mort à la vie éternelle. Cet amour du sauveur ressuscité appelant Marie-Magdeleine éperdue (MONOD, Sermons, 1911, p. 230). Empl. subst. [Gén. avec une majuscule] Voilà ce que Marie a vu sur son chemin. Elle a vu la gloire du Ressuscité, qui meurt et qui renaît tous les ans (A. FRANCE, Vie littér., t. 4, 1892, p. 40).
b) [En parlant d'un animé] Qui est passé de la mort à l'immortalité. Comme le charbon dans la flamme, ainsi les corps ressuscités apparaîtront dans leurs auréoles. Alors, les conviés de l'immortalité ayant pris leurs places, commencera la fête sans lendemain (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 189). Empl. subst. Plusieurs se figuraient que, dans le monde des ressuscités, on mangerait, on boirait, on se marierait (RENAN, Vie Jésus, 1863, p. 291).
B. — P. ext., fam. [En parlant d'un malade] Dont la guérison a été prompte ou surprenante; qui a retrouvé la santé. Je pense, à toi malade, pâle, mourant, dévoré de fièvre et guéri, ressuscité à pareil jour, 8 septembre, comme par miracle, vrai miracle de guérison (E. DE GUÉRIN, Journal, 1838, p. 241). Je me suis fait du thé et j'ai pioncé une heure. Tout ressuscité je regagne lentement, par le Luxembourg, le carrefour où j'espère trouver Copeau (GIDE, Journal, 1914, p. 458). Empl. subst. Le 5 août, le Général [Boulanger] sort de son lit, se déclare guéri (...). Une atmosphère mystérieuse de confiance et de joie émane de cet énergique ressuscité (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 180).
C. — Au fig.
1. [En parlant d'une pers.] Qui a retrouvé la joie de vivre, le bonheur. Ses disgrâces avaient pris fin, le voilà sauvé, ressuscité, ramené du fond des abîmes (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 180). P. méton. [En parlant d'un aspect phys.] Qui traduit cette joie de vivre, ce bonheur retrouvé. Ce doit être la certitude de vous rencontrer enfin qui me donne une mine ressuscitée (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 217).
2. [En parlant d'une idée, d'une chose appartenant en partic. au domaine de l'art et, p. méton., d'une pers. tombée dans l'oubli ou passée de mode] Qui renaît, qui retrouve un nouvel essor, une nouvelle vitalité. Tartuffe, ressuscité, fut donné à Paris le 5 février 1669, et quarante-quatre représentations consécutives manifestèrent le triomphe (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 215). Une forme d'art ressuscitée ces temps derniers, qu'on appelle l'art abstrait (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 68). Empl. subst. M. Bungelmi, (...) escorté de deux leaders de son parti [le parti communiste], M. Robert Ballanger, président du groupe parlementaire et un « ressuscité » de marque, M. Laurent Casanova (Le Nouvel Observateur, 28 août 1967, p. 6, col. 4).
Encyclopédie Universelle. 2012.