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MAURIENNE

MAURIENNE

Vallée de l’Arc dans les Alpes, s’étendant sur 110 kilomètres de Bonneval-sur-Arc à Aiguebelle, la Maurienne est située entre la Vanoise, au nord, et les aiguilles d’Arves, au sud. Cette grande auge glaciaire est une voie de communication importante reliée au Grésivaudan et menant en Italie, par le col du Mont-Cenis (2 083 m), par route et autoroute, et par les tunnels de Fréjus (un tunnel ferroviaire inauguré en 1871 et un tunnel routier, qui lui est parallèle, ouvert en juin 1980). La vallée en amont est à une altitude élevée: 2 020 mètres; pourtant, sa position abritée explique des précipitations faibles en montagne (de 600 à 800 millimètres par an), un ensoleillement important en été et donc la présence de cultures, telles que la vigne, les arbres fruitiers, le maïs, le tabac, qui demandent beaucoup de chaleur; la culture des céréales et des pommes de terre, les prairies artificielles s’y ajoutent dans le bas des versants; les cultures peuvent monter jusqu’à 1 500 ou 2 000 mètres à l’adret, mais la forêt reste prédominante à l’ubac. La vie pastorale subsiste dans la haute Maurienne et dans les vallées suspendues affluentes avec un élevage de vaches tarines dont le lait sert à la production de la tomme de Savoie. Cette agriculture est pratiquée par des paysans âgés. Dans la basse vallée, l’agriculture est un complément à une activité industrielle, fondée à la suite de la construction de centrales hydroélectriques au début du XX^e siècle. Mont-Cenis (réservoir d’une capacité de 1 000 GWh), Bissorte, Calypso, Montricher-le-Bochet, ainsi que Randens (502 GWh en 1993) alimentent en énergie les usines d’aluminium, de ferro-alliages, de métaux rares (dont le cobalt) à Saint-Jean-de-Maurienne, d’aciers spéciaux à Saint-Michel-de-Maurienne. La Maurienne est, avec la Tarentaise, le premier centre industriel des Alpes, avec, comme ville la plus importante, Saint-Jean-de-Maurienne (9 500 hab. en 1990 et 10 200 hab. pour l’agglomération). On y travaille aussi le bois, le carton; on y trouve des usines d’équipement électrique et électronique, d’acier électrique, de carbure, de phosphore, ainsi que des papeteries et des rizeries. Au-dessus de cette vallée industrielle se trouvent des stations de sports d’hiver sur les pentes des Arves: La Toussuire, Le Corbier, Saint-François-Longchamp. La population, qui a crû pendant la première moitié du XX^e siècle, s’est maintenant stabilisée: l’exode rural dans les usines de la vallée est arrêté; l’afflux d’ouvriers d’autres régions a pris fin; seuls, les employés du secteur tertiaire apportent un supplément de population. Modane (4 300 hab. en 1990) est une ville frontière importante par le trafic, tant routier que ferroviaire, en direction de l’Italie.