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gueuser

gueuser verbe intransitif Littéraire. Vivre en gueux.

⇒GUEUSER, verbe
Demander l'aumône (de).
A. — Emploi intrans. Se comporter ordinairement en gueux. Gueuser par les chemins :
Tout est muet et sourd... Que faire?
Gueuser sur le bord du chemin?
Mais l'on ne prête à la misère
L'oreille non plus que la main.
BARBIER, Ïambes, 1840, p. 229.
P. ext. Un pair de France ne peut aller gueuser, se mêler à la multitude (DRUON, Lis et Lion, 1960, p. 71).
B. — Emploi trans. Gueuser son pain. Il s'éplore, gueuse à la ronde, vainement, des sous (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 69).
Au fig. D'effrontés coureurs de salons, Qui vont de porte en porte, et d'étage en étage, Gueusant quelque bout de galons (BARBIER, Ïambes, 1840p. 18).
REM. Gueusant, -ante, part. prés., adj. et subst. a) Adj., vieilli. Qui fait métier de gueuser. Troupes gueusantes de fainéants (LITTRÉ). C'est un gueux gueusant, une gueuse gueusante (Ac. 1798-1878). Voir RICHEPIN, Bombarde, 1899, p. 40. b) Subst., néol. d'aut. Mendiant. Le vieux gueusant accroupi au seuil du cimetière (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 117). Une petite gueusante (MILOSZ, Amour. initiation, 1910p. 17).
Prononc. et Orth. : [gøze], (il) gueuse [gø:z]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1501 ds BL.-W.1-5] 1606 « mendier » (NICOT). Dér. de gueux, gueuse; dés. -er.

gueuser [gøze] v. intr.
ÉTYM. 1501, in Bloch-Wartburg; de gueux.
Vx. Vivre en gueux; mendier.Trans. || Gueuser son pain, sa nourriture.
1 Et moi qui l'ai reçu gueusant et n'ayant rien (…)
Molière, Tartuffe, V, 1.
2 Tout marquait en lui un jeune débauché qui avait eu de l'éducation, et qui n'allait pas gueusant comme un gueux, mais comme un fou.
Rousseau, les Confessions, III.
3 Cependant tu vas, gueusant
Quelque vieux débris gisant
Au seuil de quelque véfour
De carrefour (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Tableaux parisiens, LXXXVIII.

Encyclopédie Universelle. 2012.