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fluent

fluent, fluente adjectif (latin fluens, -entis, de fluere, couler) Littéraire. Se dit d'une manière de parler, d'un style qui a la qualité de fluence. ● fluent, fluente (homonymes) adjectif (latin fluens, -entis, de fluere, couler) fluent forme conjuguée du verbe fluer

⇒FLUENT, ENTE, adj.
A.— MÉD. [En parlant d'hémorroïdes] Qui flue(nt) qui laisse(nt) couler du sang. Si ces veines viennent à crever, et que le sang s'en écoule, on les appelle alors hémorrhoïdes fluentes ou ouvertes (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 360).
B.— Qui bouge sans cesse. Les terres fluentes s'étalent davantage et ne se tiennent même sous aucun talus. Aussi doit-on en éviter l'emploi dans les remblais ainsi que celui des sables fins et arrondis qui seraient entraînés par le vent (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 20).
Au fig. Qui change sans cesse et de ce fait devient insaisissable :
1. ... ses bergers lavés et pomponnés, se déchargeant, à tour de rôle, sur la tête de pleins pots de vers sentencieux et glacés, son Orphée qu'il compare à un rossignol en larmes, son Aristée qui pleurniche à propos d'abeilles, son Énée, ce personnage indécis et fluent qui se promène, pareil à une ombre chinoise, avec des gestes en bois, derrière le transparent mal assujetti et mal huilé du poème, l'exaspéraient.
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 37.
Emploi subst. avec valeur de neutre. Si la sociologie doit procéder des éléments les plus extérieurs aux éléments les plus intérieurs (...) de ce qui est consolidé à ce qui est immobile, du fixé au fluent (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 138).
Rem. S'emploie souvent pour caractériser le style. Écriture romantique, fluente (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 44).
Spéc. Qui s'écoule, qui passe. Caractère irrationnel et fluent du milieu temporel (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 116) :
2. On a seulement remplacé l'énergie mécanique par une énergie spirituelle, l'être discontinu de l'empirisme par un être fluent, mais dont on dit qu'il s'écoule, et que l'on décrit à la troisième personne.
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 72.
Prononc. :[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1. Fin XVe s. « qui semble couler, fluide » (J. D'AUTON, Chron., Richel. 5082, exorde ds GDF.); 2. XVIe s. philos. (SCALIGER d'apr. LITTRÉ); 3. 1767 « qui flotte, mouvant » (DIDEROT, Salons, Œuvres, t. XIV, p. 385 ds POUGENS, ibid.). Empr. du lat. fluens, part. prés. de fluere « couler ». Bbg. QUEM. DDL t. 8.

fluent, ente [flyɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. Fin XVe, in T. L. F.; lat. fluens, p. prés. de fluere. → Fluer.
1 Vx ou littér. Qui coule, s'écoule.Fig. || « Ce que le temps a de fluent » (Bergson, in G. L. L. F.).
2 Fig. et rare. Changeant, capricieux, versatile.
1 Sur quoi, l'opinion de Pineda changea, parce qu'il était décorateur. On veut dire parce qu'il était fluent comme sont les artistes.
Montherlant, le Chaos et la Nuit, p. 159.
2 (…) un pervers polymorphe… En tout cas un non-adulte, un demeuré, un maniaque du sein imaginaire… Un peu tout et n'importe quoi… Fluent… Insaisissable…
Ph. Sollers, Femmes, p. 52.
3 (1845). Méd. Qui suinte, laisse s'écouler un liquide. || « Des hémorroïdes actives fluentes » (Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1845).
HOM. P. prés. de fluer; (du fém.) fluente.

Encyclopédie Universelle. 2012.