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LAUSANNE
LAUSANNE

LAUSANNE

Le chef-lieu du canton de Vaud fut longtemps un centre urbain de taille modeste, dont l’essor date de l’ère ferroviaire. Les conditions du site étaient, en effet, peu favorables. La topographie, très accidentée, est dominée par la retombée sur le lac Léman du plateau mollassique du moyen pays. La Louve et son affluent, le Flon, profondément encaissés, l’ont découpé en quatre collines qui portent l’ancienne cité épiscopale. Les glaciers quaternaires ont tapissé les versants de moraines au sol glissant et ont édifié, à l’ouest, une longue échine aplatie qui détourne le cours du Flon. Sur ce deuxième secteur est installé le quartier de Bourg, distinct de la cité jusqu’en 1481. Le raccordement au lac se fait par une terrasse de part et d’autre d’Ouchy. La nappe lacustre et une situation abritée des vents du nord adoucissent le climat, aux hivers modérés (+ 0,5 0C), aux étés assez frais (17,6 0C), aux pluies relativement abondantes (1 027 mm par an).

Le premier établissement humain est une bourgade celto-romaine, Lausonna, au bord du lac, sur l’emplacement de l’actuel quartier de Vidy. Elle devient un vicus , fortifié en oppidum après les premières incursions barbares (fin du IIIe s.). Les habitants se réfugient sur la hauteur, et Lausanne, siège d’un évêché, mène une existence effacée pendant les temps burgondes et le haut Moyen Âge. En 1011, le comté de Vaud passe sous le gouvernement de l’évêque. Lausanne demeure, jusqu’au début du XIXe siècle, la cité enclose de murs, ville d’églises et de couvents autour de la cathédrale Saint-Pierre, centre d’artisanat et de commerce. Au XIIIe siècle, la maison de Savoie soutient les bourgeois contre l’évêque dans leur revendication des libertés communales. Elle impose sa tutelle à la cité, qui ne compte pas plus de 7 000 habitants, au XVe siècle. La conquête bernoise (mars 1536) met fin à la période savoyarde et marque un tournant capital avec l’instauration de la Réforme et l’afflux de huguenots français. Mais cette ère de calme politique est aussi celle de la stagnation économique. À la veille de la Révolution, la population ne compte que 9 000 âmes. L’émancipation de 1798, la formation du canton de Vaud en 1803 développent la fonction de capitale politique. Mais c’est avec l’avènement du régime radical (1845) et la construction des chemins de fer (1856-1872) que la ville progresse vigoureusement. Elle démolit ses enceintes, couvre ses torrents, relie ses collines par des ponts, entoure la cité d’un réseau de rues à plusieurs niveaux. La ville de collines devient ville de versant par un étalement, sur plus de 300 mètres de dénivellation, vers l’ouest et sur les rives du lac. L’agglomération passe de 15 700 habitants en 1850 à 21 000 en 1865, après l’arrivée du rail, puis à 60 000 en 1910. Une fois surmontée la récession de la Première Guerre mondiale, le cap des 100 000 est franchi après 1945. Si Lausanne ne comptait, en 1993, que 117 600 habitants dans ses limites municipales, la population de la zone urbaine était estimée à près de 300 000 habitants avec ses satellites essaimés au long des axes ferroviaires, routiers et autoroutiers vers Berne, par Yverdon, et vers la vallée du Rhône, par Vevey.

Dans les fonctions citadines, aucune activité n’est dominante. Lausanne est avant tout une ville vaudoise, bien enracinée dans un terroir dont elle est le centre politique et le marché d’approvisionnement. L’industrialisation est modeste (produits alimentaires et mécaniques, arts graphiques). Lausanne est aussi une ville touristique et cosmopolite, un site de congrès, un centre culturel (université et école polytechnique fédérale), un foyer d’affaires et le siège du tribunal fédéral. L’industrie s’est surtout développée à l’ouest de Lausanne, autour de Renens (17 000 hab.), où se situe une grande gare de triage: textile, mécanique de précision, produits pharmaceutiques, industries agroalimentaires.

Lausanne
v. de Suisse, sur la rive N. du lac Léman; ch.-l. du cant. de Vaud; 125 610 hab. Centre d'affaires, ville résidentielle. Université. Industries.
Cath. (XIIIe s.) gothique (culte protestant). Château épiscopal Saint-Maire (XVe s.), où siège le conseil cantonal. Musée des Beaux-Arts (dans le palais de Rumine).
Ville gallo-romane (Lausonna), évêché (fondé par saint Maire au VIe s.), la ville et le pays de Vaud furent soumis à Berne de 1536 à 1803. Le cant. de Vaud adhéra alors à la Confédération et Lausanne fut bientôt un grand carrefour routier et ferroviaire qui s'industrialisa après 1945 et devint une grande place européenne.

Encyclopédie Universelle. 2012.