● colin-tampon, colin-tampons nom masculin (de Colin, diminutif de Nicolas, et tampon, d'après tambour) Synonyme ancien de colin-maillard. ● colin-tampon, colin-tampons (expressions) nom masculin (de Colin, diminutif de Nicolas, et tampon, d'après tambour) Familier. S'en moquer comme de colin-tampon, n'en faire aucun cas. ● colin-tampon, colin-tampons (synonymes) nom masculin (de Colin, diminutif de Nicolas, et tampon, d'après tambour)
Synonymes :
⇒COLIN-TAMPON, subst. masc.
[Par allus. au nom donné à une ancienne batterie de tambour des régiments suisses] Se soucier (se moquer, se ficher) de qqn (de qqc.) comme de colin-tampon. N'en faire aucun cas, ne pas s'en préoccuper :
• ... j'ignore tellement ce qui se passe dans le monde que jeudi dernier, seulement, j'ai appris la chute du ministère! Événement dont je me fiche comme de colin-tampon.
FLAUBERT, Correspondance, t. 7, 1876, p. 367.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878 et 1932. Écrit avec une majuscule ds Ac. Compl. 1842 et Ac. 1932; cf. aussi DG, GUÉRIN 1892 et ROB. Étymol. et Hist. 1578 nom donné aux soldats suisses (Mémoires de l'Estat de la France sous Charles IX, t. II, 2e éd., p. 289) et plus précisément « tambour des soldats suisses » fin XVIe s.-début XVIIe s. (E. PASQUIER, Recherches, VIII, 6 ds HUG.); 1695 se soucier de qqn comme de Colin-Tampon (GHERARDI ds Théâtre italien, V, 207 ds DG). Nom de la batterie de tambour des régiments suisses formé du nom propre Colin, abrév. de Nicolas (v. colin3) et de tampon empl. p. plaisant. pour tambour et peut-être p. réf. à la corpulence des soldats suisses (FEW t. 7, p. 111a). Fréq. abs. littér. :3. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 319. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 253.
colin-tampon [kɔlɛ̃tɑ̃pɔ̃] n. m.
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1 Vx. Batterie de tambour des Suisses.
2 ☑ (1695). Fam., vieilli. Je m'en moque comme de Colin-Tampon : je n'en ai pas le moindre souci (→ fam. et mod. Je m'en tamponne, je m'en tape).
0 Colin-Tampon est le nom d'une batterie de tambour des soldats suisses et le surnom de ces soldats, donné, dit-on, après la bataille de Marignan (mais le mot écrit n'est attesté qu'en 1573). Colin (variante de Colas, Nicolas) entre dans de nombreux surnoms péjoratifs; tampon ou tambour représente le déverbal de tamponner (« celui qui cogne, tape, bourre ») avec l'influence de tambour. Au XVIIe s., un colin-tampon ou un tampon est un « gros homme ridicule » (idée de « bourre ») et le surnom est devenu une désignation comique et péjorative sans grand rapport avec les tambours suisses (…) l'expression a sans doute dû son succès au mot tampon qui véhicule le sémantisme de « enfoncer, bourrer » (et en général tous les verbes reliés à la sexualité masculine) et correspond à « être indifférent » (…)
Mais qu'il soit Dreyfusard ou non, cela m'est parfaitement égal
puisqu'il est étranger. Je m'en fiche comme de colin-tampon.
(M. Proust, À la recherche du temps perdu, t. II, p. 678.)
Alain Rey et Sophie Chantreau, Dict. des locutions.
Encyclopédie Universelle. 2012.