KANG SHENG
KANG SHENG [K’ANG CHENG] (1899-1975)
Originaire d’un milieu de propriétaires aisés, Kang Sheng voit le jour à Zhucheng (Shandong). Exclu de l’école pour ses activités subversives, il étudie à Shanghai et a pour professeur Qu Qiubai, futur secrétaire général du Parti communiste chinois (P.C.C.). Dans les années vingt, Kang Sheng adhère à la Ligue de la jeunesse socialiste puis au Parti communiste en 1925. Dès lors, il va devenir un actif organisateur du mouvement ouvrier. En 1927, à l’époque de la rupture entre le Guomindang de Tchiang Kai-chek et le P.C.C., il met sur pied, avec la collaboration de Gu Shunzhang, les organes des services de sécurité du Parti communiste; en 1928, il entre au comité central du parti.
La répression anti-communiste de Tchiang Kai-chek l’oblige à entrer dans une période de clandestinité et l’on connaît mal ses activités jusqu’à 1933. C’est très vraisemblablement en Union soviétique que Kang Sheng a, de 1930 à 1935, trouvé refuge; il revient en Chine en 1937 où il ne tarde pas à rejoindre Mao Zedong à Yan’an et travaille à l’Académie militaire et politique anti-japonaise sous la direction de Lin Biao. Dans la capitale rouge, Kang Sheng est à nouveau chargé d’organiser, sous les directives de Chen Yun qui rentre d’Union soviétique, les services de sécurité du P.C.C. En même temps, il se voit confier la vice-présidence de l’école du parti. En 1939, Kang Sheng entre au bureau politique; en 1945, il est à la direction du département responsable de l’organisation au sein du comité central du P.C.C.; trois ans auparavant, il a apporté son soutien actif à Mao Zedong dans la campagne de rectification des tendances [non orthodoxes] (zhengfeng yundong ); de 1945 à 1954 il se maintient au bureau politique. Après l’établissement de la République populaire, Kang Sheng se voit confier des responsabilités gouvernementales et militaires pour la province du Shandong et fait partie, de 1949 à 1954, du conseil exécutif de l’Association sino-soviétique. Réélu au comité central du P.C.C. en 1956 et membre suppléant du bureau politique — il le sera de 1956 à 1966 —, Kang Sheng enseigne un temps à l’université de Pékin (1958) et accompagne Zhou Enlai en Union soviétique à l’occasion de la signature de l’accord de coopération entre Moscou et Pékin. Dans les années qui suivent, on le trouve présent à la conférence consultative du traité de Varsovie (1960), au IVe congrès du Parti du travail coréen (1961) et à Moscou avec Zhou Enlai (1964).
La révolution culturelle prolétarienne va favoriser la promotion de Kang Sheng, qui supervise toujours la police. En août 1966, il redevient membre à part entière du bureau politique et figure dans la fraction de la gauche officielle du mouvement aux côtés de Chen Boda et de l’épouse de Mao Zedong, Jiang Qing, sa compatriote du Shandong. Il attaque violemment Liu Shaoqi et Deng Xiaoping qui seront destitués, et entre au comité permanent du groupe de la révolution culturelle prolétarienne après le IXe congrès du P.C.C.
Après le Xe congrès du P.C.C. (août 1973), Kang Sheng était devenu troisième vice-président du P.C.C., mais son état de santé ne lui permettait plus guère d’exercer d’importantes responsabilités.
La nature même des fonctions de Kang Sheng dans les services de sécurité interdit d’en savoir davantage sur sa personne et sur son action, mais il est indéniable que son rôle a été des plus importants, notamment lors de la révolution culturelle prolétarienne.
Encyclopédie Universelle. 2012.