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APOPLEXIE
APOPLEXIE

APOPLEXIE

Le terme apoplexie, ou mieux «ictus apoplectique», désigne l’épisode aigu, avec chute brutale dans le coma, qui accompagne un accident vasculaire cérébral (hémorragie cérébrale). Par extension on a utilisé ce terme pour désigner une hémorragie brutale survenant dans un autre organe: c’est ainsi que l’on parle d’apoplexie utéro-placentaire. Il faudrait abandonner ce vocable à cause de son imprécision.

apoplexie [ apɔplɛksi ] n. f.
XIIIe; bas lat. d'o. gr. apoplexia
Arrêt brusque et plus ou moins complet des fonctions cérébrales, avec perte de la connaissance et du mouvement volontaire, sans que la respiration et la circulation soient suspendues. L'apoplexie est généralement due à une hémorragie cérébrale. Attaque d'apoplexie. Être frappé d'apoplexie.

apoplexie nom féminin (latin apoplexia, du grec apoplêksia, de apoplêttein, renverser) Foyer de nécrose tissulaire hémorragique ne s'accompagnant d'aucune oblitération artérielle ou veineuse. (Le trouble initial est purement vasomoteur.) Dépérissement très rapide d'une plante. Perte de connaissance brutale avec suspension de la motilité volontaire et de la sensibilité et conservation des fonctions végétatives. ● apoplexie (expressions) nom féminin (latin apoplexia, du grec apoplêksia, de apoplêttein, renverser) Apoplexie utéroplacentaire, décollement du placenta associé à un infarctus utérin pouvant diffuser à l'ensemble du petit bassin. ● apoplexie (synonymes) nom féminin (latin apoplexia, du grec apoplêksia, de apoplêttein, renverser) Perte de connaissance brutale avec suspension de la motilité volontaire...
Synonymes :
- ictus apoplectique

apoplexie
n. f. MED Perte brusque de la connaissance et de la mobilité volontaire, due le plus souvent à une hémorragie cérébrale.

APOPLEXIE, subst. fém.
A.— MÉD. Arrêt subit plus ou moins complet de toutes les fonctions cérébrales provoquant la perte de la connaissance, la paralysie totale ou partielle sans suspension de la respiration et de la circulation du sang :
1. ... après une nuit mauvaise, vers cinq ou six heures, il tomba en apoplexie.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 203.
2. ... Il y a, par exemple, l'apoplexie, ce coup de foudre qui vous frappe sans vous détruire, et après lequel cependant tout est fini. C'est toujours vous et cependant vous n'êtes plus vous; vous qui touchiez comme Ariel, à l'ange, vous n'êtes plus qu'une masse inerte, qui, comme Caliban, touche à la bête; cela s'appelle tout bonnement, (...) une apoplexie.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 714.
SYNT. Attaque, crise d'apoplexie; être frappé, mourir d'apoplexie; apoplexie foudroyante (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 172).
Apoplexie séreuse
1. Vx. Apoplexie due à ,,une sérosité plus ou moins abondante qui s'épanche dans l'arachnoïde ou dans les ventricules cérébraux`` (BOUILLET 1859); BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 266).
2. Mod. Œdème cérébro-méningé provoqué par l'injection intraveineuse d'arsénicaux et conduisant en quarante-huit heures au coma et à la mort.
Arg. Apoplexie de templier. ,,Coup de sang provoqué par des excès de boisson et de mangeaille, suivant le proverbe : Boire comme un templier.`` (FRANCE 1907).
P. ext. Toute hémorragie parenchymateuse entraînant le mauvais fonctionnement de l'organe affecté (s'expliquant, par le fait que l'apoplexie est due, le plus souvent à une hémorragie cérébrale) :
3. Pendant que la bonne allait chercher ce journal, elle [ma tante] a jeté un cri : on l'a trouvée sans parole, sans connaissance, foudroyée d'une apoplexie pulmonaire, dit-on (je ne sais pas ce que c'est) ...
G. SAND, Correspondance, t. 3, 1876, p. 249.
SYNT. Apoplexie de la rétine, du foie; apoplexie pulmonaire, cardiaque, rénale, placentaire, splénique, etc.
B.— P. métaph. [Avec souvent un compl. prép. de marquant la cause, la chose affectée] Effondrement subit :
4. Sa bouche se contractait horriblement, et il paraissait souffrir comme s'il eût mâché des charbons ardents. — C'était une espèce d'apoplexie du désespoir.
H. MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, p. 168.
5. Toutes les valeurs avaient monté, les moins solides trouvaient des crédules, une pléthore d'affaires véreuses gonflait le marché, le congestionnait jusqu'à l'apoplexie,...
ZOLA, L'Argent, 1891, p. 280.
Rem. 1. Lar. encyclop. note en outre, le sens partic. suiv. : ,,dépérissement très rapide des plantes (abricotier, vigne)``. 2. Dans l'ex. suiv. le mot paraît signifier perte subite (au casino) et l'effondrement moral qui s'ensuit (cf. supra B) :
6. Bade, septembre. « Une ville étonnante, une ville étourdissante, une ville ahurissante, une ville avec des rues, des auberges, du monde, une ville qui a l'air d'une ville et qui n'en est pas une, une ville enchantée par le hasard, une ville impossible, une ville bâtie sur pilotis sur un potose qui change de lit à chaque seconde, une ville remuée comme un sac de loto, une ville sonore comme une foire de la fortune, une ville où l'on marche sur des apoplexies d'argent et des pots au lait cassés, une ville qui ressemble à la vie au grand galop : en un quart d'heure, un million y a des dettes, et un valet des domestiques; ... »
E. et J. DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, p. 101.
PRONONC. :[]. FÉR. 1768 note la pénultième longue (cf. aussi FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834 et GATTEL 1841).
ÉTYMOL. ET HIST. — XIIIe s. « paralysie plus ou moins complète causée par une lésion cérébrale » (GUILL. DE TYR, I, 455 ds GDF. Compl. : Gazzi ... fu feruz soudainement d'un mal qui a nom apoplexie); 1865 p. ext. (LITTRÉ-ROBIN).
Empr. au lat. apoplexia, même sens, OROSE, Hist., 7, 15 ds TLL s.v., 251, 40; empr. au gr. « id. » (de marquant la privation et « frapper »), ARISTOTE, Probl., 905a 17 ds LIDDEL-SCOTT.
STAT. — Fréq. abs. littér. :195.
BBG. — BOUILLET 1859. — CHEVALLIER 1970. — FRANCE 1907. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — LACR. 1963. — Lar. mén. 1926. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NYSTEN 1824. — POMM. 1969. — POPE 1961 [1952], § 605. — PRIVAT-FOC. 1870.

apoplexie [apɔplɛksi] n. f.
ÉTYM. XIIIe; bas lat. apoplexia et apoplexis, grec apoplêxia et apoplêxis, de apoplêssein « renverser ».
Arrêt brusque et plus ou moins complet des fonctions cérébrales, avec perte de la connaissance et du mouvement volontaire, sans que la respiration et la circulation soient suspendues. || Attaque d'apoplexie (→ Passer, cit. 74). || L'apoplexie est généralement due à une hémorragie cérébrale. Syn. fam. : coup de sang. || Être frappé d'apoplexie.
1 Les maladies où le corps est entrepris, telles que sont l'apoplexie et la paralysie.
Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu…, II, 6.
2 Mme la princesse de Conti est tombée en apoplexie. Elle n'est pas encore morte, mais elle n'a aucune connaissance; elle est sans pouls et sans parole; on la martyrise pour la faire revenir.
Mme de Sévigné, Lettres, 245, 3 févr. 1672.
2.1 Un matin, l'oncle Gradelle fut foudroyé par une attaque d'apoplexie, en préparant une galantine. Il tomba le nez sur la table à hacher.
(Lisa) arrangea une histoire avec les garçons; l'oncle devait être mort dans son lit, si l'on ne voulait pas dégoûter le quartier et perdre la clientèle.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 76-77.
3 (…) et une fois il (Haendel) fut frappé d'apoplexie, foudroyé sur les ruines de son entreprise.
R. Rolland, Voyage musical…, p. 64.
Loc. Méd. Apoplexie séreuse : œdème cérébro-méningé provoqué par l'injection de produits arsenicaux.
Vx. Hémorragie foudroyante du parenchyme. || Apoplexie pulmonaire, du foie.
tableau Principales maladies et affections.
Par métaphore. Crise violente; effondrement brusque dû à une « congestion ».
DÉR. V. Apoplectique.

Encyclopédie Universelle. 2012.