J 3
J 3
À l’époque de la dernière guerre mondiale et pendant la période de rationnement qui se prolongea au-delà de son terme, le terme de J 3 désignait, en France, une catégorie de consommateurs, celle des adolescents, qui jouissait d’une carte d’alimentation donnant droit à une nourriture plus riche que celle des adultes. On appela familièrement J 3 l’adolescent. L’image que l’on se donne du J 3 est, semble-t-il, celle d’un être fragile, qui se heurte aux difficultés du passage à l’âge adulte et vit dans l’imaginaire les problèmes de ses aînés. Le théâtre de boulevard l’a exploitée.
Bien que le nom témoigne sans doute d’une perception particulière d’une classe d’âge, il n’implique nullement celle d’une génération en rupture avec le monde des adultes. J 3, au demeurant, est un terme inventé par les adultes à leur usage exclusif, les jeunes ne parlant pas encore leur propre langue.
J 3 [ʒitʀwa] n. invar.
ÉTYM. 1941; abrév. de jeune 3e catégorie.
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♦ Anciennt. Carte d'alimentation réservée aux adolescents pendant la dernière guerre. — Par métonymie. Son possesseur. || Un, une J3.
0 (…) tout ce qu'il possédait, il le donnait : son chocolat de J3, ses pull-overs, l'argent qu'il soutirait à son père, celui qu'il lui prenait.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 543.
♦ Par ext. Vx (employé de 1941 à 1960). Adolescent. || Une réunion de J3. || Les J3 ou la Nouvelle École, pièce de Roger Ferdinand (1943).
Encyclopédie Universelle. 2012.