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turbin

turbin [ tyrbɛ̃ ] n. m.
• 1821; de turbiner
Pop. et vieilli Travail, et spécialt Métier rémunéré. Aller au turbin. 1. turbiner. « C'est un bon turbin, pas fatigant » (Bloy).

turbin nom masculin (de turbiner) Populaire. Travail rémunéré.

⇒TURBIN, subst. masc.
A. — Pop., vieilli. Activité, travail souvent envisagé sous des aspects pénibles ou astreignants. J'ai plus de cent vers à vous donner déjà, et quand le traité sera signé des deux parts, je me mettrai dare dare « au turbin » (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1895, p. 121). J'étais donc là, extrêmement calme, les gens faisaient pas attention... Ils allaient à leurs turbins (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 378).
B. — Arg., pop. Occupation illicite, escroquerie. Mais le grand bonheur de savoir son nom sous une photo, penser que les potes sont jaloux de cette gloire se paye de la liberté et souvent de la vie, de sorte que chaque turbin, cambriolage ou meurtre, sera une merveille d'art (J. GENÊT, Pompes funèbres, t. III, 1947, p. 153 ds CELLARD-REY 1980).
Arg. de la prostitution. Racolage. Aller au turbin. En vieillissant a gobait l'vin, Et quand j'la croyais au turbin, L'soir, a s'enfilait d'la vinasse (A. BRUANT, Dans la rue, 1889-1909, p. 41, ds CELLARD-REY 1980).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1821 « travail » (MÉZIÈRE, Jargon, p. 12); 1873 se remettre au turbin dans la boucherie (Le Figaro, 4 août ds LARCHEY, Dict. hist. arg., p. X); 1873 aller au turbin (ibid., p. XI); 2. 1873 « prostitution » sur le turbin (ibid., p. X); 1881 aller au turbin (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 379). Déverbal de turbiner2. Bbg. PRIGNIEL (M.). Turbiner, turbin. Fr. mod. 1969, t. 37, pp. 49-53.

turbin [tyʀbɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1821; déverbal de 1. turbiner.
1 Fam., vieilli. Travail manuel, tâche salariée. || Aller au turbin. || Se mettre au turbin. || « Le sam'di soir, après l'turbin, l'ouvrier parisien… » (Viens poupoule, chanson de Christiné et Trébitsch; 1902).
2 (V. 1900). Fam. Occupation illicite.
1 « C'est pas l'tout, se dit-il, fini d'être logé, nourri, éclairé et blanchi aux frais du gouvernement, va falloir se r'mettre au turbin, c'est malheureux ! j'commençais à m'y faire, à ma p'tite vie de rentier. » Or le turbin auquel Croquignol faisait allusion consistait en filouteries, vols, cambriolages et autres expéditions de ce genre, dont il avait fait sa profession très peu recommandable.
L. Forton, les Aventures des Pieds-Nickelés, in l'Épatant, 1908, p. 7.
Mauvais coup.
2 Mais le grand bonheur de savoir son nom sous une photo, penser que les potes sont jaloux de cette gloire se paye de la liberté et souvent de la vie, de sorte que chaque turbin, cambriolage ou meurtre, sera une merveille d'art, car de celui-là, du dernier qui soit sortiront votre mort et votre gloire.
Jean Genet, Pompes funèbres, p. 130.
3 (V. 1860). Argot. Prostitution.
3 En vieillissant a gobait l'vin,
Et quand j'la croyais au turbin,
L'soir, a s'enfilait d'la vinasse,
À Montparnasse.
A. Bruant, Dans la rue, p. 41.
4 (V. 1930). Irrégularité. || Faire un turbin, une entorse aux règles (spécialt, en argot des coureurs automobiles); par ext., monter une comédie. Esbroufe.

Encyclopédie Universelle. 2012.