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VAN DE VELDE (LES)
VAN DE VELDE (LES)

VAN DE VELDE LES

Dynastie de peintres hollandais.

Né à Amsterdam, Esaias van de Velde (env. 1590-1630) était probablement le fils du peintre Anthony van de Velde et le cousin de Jan van de Velde le graveur. Dès 1610, on le trouve à Haarlem où il entre dans la gilde en 1612. En 1618, il est inscrit comme membre à la gilde de La Haye où il a été honoré des commandes des stadhouders Maurice et Frédéric-Henri. Selon Houbraken, il séjourna à Haarlem en 1626 et à Leyde en 1630. Il est mort à La Haye. Peut-être élève de Gillis van Coninxloo, il fut ensuite très influencé par Willem Buytewech, par exemple dans Le Repas dans le jardin (Mauritshuis, La Haye, daté 1614), un de ses premiers tableaux connus. Le coloris très gai, le goût des scènes de festins, l’élégance des personnages aux vêtements bien plissés situent Esaias dans la cohorte des premiers peintres de société, tels Dirk Hals, Codde, Duyster. Mais sa principale production reste le paysage — bords de rivières allongés, au feuillage graphique, au ciel important et subtil. Esaias van de Velde a joué un rôle important dans l’évolution du paysage hollandais, vers un nouveau réalisme et la conquête de la profondeur atmosphérique. Van Goyen, Salomon van Ruysdael, Molyn, Vlieger sont directement tributaires de sa manière alerte, habilement décorative, d’une écriture toujours très vivante.

Jan Jansen van de Velde (1619/20-1662) est un peintre de natures mortes. Il naquit à Haarlem, se maria à Amsterdam en 1642, et mourut probablement à Enkhuizen en 1662. Il est probablement le fils du graveur Jan van de Velde, cousin d’Adriaen et de Willem van de Velde le Jeune. On ne sait pas qui fut son maître, et ses œuvres, rares, représentent presque toujours des restes de déjeuner avec des verres et des fruits, par exemple dans la Nature morte du Mauritshuis, La Haye, et la Nature morte aux fruits du musée Frans Hals, à Haarlem. Le musée Bredius (La Haye) possède une autre nature morte représentant des poires, datée 1656. Jan Jansen van de Velde est un très beau peintre de la vie silencieuse; il place les objets dans une pénombre subtile, usant de couleurs raffinées et douces. Il se situe entre la nature morte encore objective de Claesz et de Heda, dont il prolonge le répertoire simple et géométrique, et l’intimisme plus poétique et mystérieux de Kalf (sans avoir jamais son pathos baroque ni sa richesse) et de Metsu. Par ses présentations simples et dépouillées, son sens du trompe-l’œil, sa tendance au fini, il est à rapprocher de Dou et de Van der Heyden (en tant que peintres de natures mortes).

Peintre de marines, Willem van de Velde le Jeune (1633-1707) est né à Leyde. Il était le fils de Willem van de Velde le Vieux (env. 1641-1693) et le frère aîné d’Adriaen van de Velde. Son premier maître a été son père (dont on ne connaît que des dessins représentant des navires dans une technique très finie et un esprit encore un peu archaïque), puis il fut, selon Houbraken, l’élève du mariniste Simon de Vlieger, probablement à Weesp où ce dernier s’installe vers 1650. En 1652, on retrouve Willem van de Velde le Jeune à Amsterdam et ses premiers tableaux connus datent de 1653.

Fuyant l’invasion française de 1672, Willem van de Velde le Vieux et son fils partent pour l’Angleterre. En 1673, Willem van de Velde le Jeune travaille à Ham House où il peint des dessus de porte. En 1674, il entre avec son père au service de Charles II, ils travaillent ensuite pour Jacques II.

Le père et le fils vécurent à Greenwich, où ils avaient leur atelier, jusqu’en 1691, date à laquelle ils s’installèrent à Westminster où Willem van de Velde le Vieux meurt ainsi que son fils.

On distingue deux périodes dans l’œuvre de Velde le Jeune. En Hollande, il peignait des marines que l’on peut qualifier de marines-paysages, tels les Bateaux hollandais à marée basse (1661, National Gallery, Londres), où il s’attache autant au paysage qu’aux bateaux. L’influence de Vlieger et de Cappelle est alors prédominante: eaux calmes, ciels volatils, harmonies infiniment subtiles de gris cendré, de bleus pâles, d’ocre blond, triomphe d’une peinture claire monochrome qui met en valeur l’élégance du dessin, des voiles et des bateaux. En Angleterre, au contraire, ses tableaux deviennent plus descriptifs et plus mouvementés; il peint les bâtiments navals avec une extrême précision et une véritable dilection du détail juste, bien écrit, parfaitement rendu. Batailles navales riches en détails, tempêtes, compositions plus ambitieuses, coloris plus contrastés caractérisent dès lors une infatigable production. Ses fils Willem et Cornelis devaient travailler avec lui.

Fils de Willem van de Velde le Vieux et frère cadet de Willem van de Velde le Jeune, Adriaen van de Velde (1636-1672) est né à Amsterdam et mort dans cette ville. D’abord élève de son frère Willem, il étudie ensuite avec Jan Wynants à Haarlem. De 1653 à 1656, il séjourne en Italie, notamment à Rome, puis revient se fixer à Amsterdam. Surtout connu pour ses paysages pastoraux, Adriaen van de Velde a aussi peint des scènes mythologiques (Mercure , Argus et Io , musée du Petit-Palais, Paris) ou religieuses (Annonce aux bergers , musée Bredius, La Haye) et des portraits. Dans ses premiers paysages, comme celui du musée Boymans à Rotterdam, daté de 1658, on note l’influence graphique et précise de Paulus Potter. Les plages animées sont déjà des chefs-d’œuvre de luminosité pure, telle la plage de Schevenigen (Kassel, 1658). À son retour d’Italie, sa manière évolue vers un italianisme arcadique proche de Dujardin et de Berchem: il éclaire souvent ses paysages d’une belle lumière calme, du soleil couchant ou levant, avec une pureté et une finition d’un grand charme poétique, par exemple dans les Animaux à la rivière (Louvre) aux jolis effets décoratifs de bestiaux silhouettés à contre-jour. À la fin de sa vie, Adriaen van de Velde a peint de nombreuses scènes d’hiver. Dans Le Canal glacé (Louvre), il reprend le célèbre thème des patineurs, hérité d’Avercamp et d’Esaias van de Velde, avec une habileté et une délicatesse incomparables. Outre ses nombreux tableaux et dessins (les derniers, traités dans une magnifique lumière tranchée comme ceux de Bega, étaient déjà très recherchés de son vivant et ont été très prisés au XVIIIe siècle, par un Boissieu par exemple), Adriaen van de Velde a souvent orné de petits personnages et d’animaux les paysages ou les intérieurs de ville de plusieurs de ses contemporains, tels J. van der Heyden, Koninck, F. de Moucheron, Hackaert, Wynants, J. van Ruisdael, et W. van de Velde.

Encyclopédie Universelle. 2012.