⇒CARDINALISER, verbe trans.
A.— Fam. Promouvoir cardinal. Cardinaliser un évêque (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). Cette longue et livide figure de pénitent, ce Satan cardinalisé, c'est Lotto Pinamonte le Fourbe (MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 23).
B.— Rendre rouge comme la robe d'un cardinal. Il buvait avec les cochers des noces, (...), de manière à se cardinaliser la figure dès midi (BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 269). Un nez cardinalisé de purée septembrale (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 21). Poitrine osseuse et cardinalisée à la boisson (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863p. 307).
— ART CULIN. Rougir (un crustacé) en le mettant au court-bouillon. Des crevettes cardinalisées (Les Gdes heures de la cuis. fr., L. Tendret, 1896, p. 202).
— PEINT. Cardinaliser une draperie (BESCH. 1845).
— Emploi pronom., fam. Devenir rouge. Nez qui se cardinalise (GAUTIER ds Lar. 19e et Nouv. Lar. ill.).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1534 fam. cardinalizer « rendre rouge » (RABELAIS, Gargantua, chap. 39, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 145 : escriuices que l'on cardinalize à la cuyte) — 1611 (COTGR. : Cardinalisé); cardinaliser répertorié dep. Trév. 1771; 2. 1596 cardinaliser « faire cardinal » (HULSIUS, Dict. fr.-all. et all.-fr., Noribergæ). Dér. de cardinal2 « prélat »; suff. -iser. Fréq. abs. littér. :4.
cardinaliser [kaʀdinalize] v. tr.
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1 Promouvoir cardinal. || Cardinaliser un évêque.
2 Fam. et vx. Rougir (par l'effet de la boisson). — Au p. p. || « Un nez cardinalisé » (Gautier). — Pron. || Se cardinaliser : devenir rouge.
0 Dans Rabelais trouvé ceci : « Les écrevisses se cardinalisent à la cuite ».
J. Green, Journal, Ce qui reste de jour, 28 avr. 1969.
Encyclopédie Universelle. 2012.