INPUT ET OUTPUT (économie)
INPUT & OUTPUT, économie
L’objectif des tableaux d’input-output — tableau des échanges interindustriels (T.E.I.) dans la comptabilité nationale française jusqu’en 1976, tableau des entrées-sorties (T.E.S.) depuis lors — est de donner une représentation synthétique des échanges de biens et services à l’intérieur d’une économie. Dans le T.E.I., tel notamment que l’a présenté l’économiste Wassili Leontief, l’accent porte surtout sur les échanges intérieurs au système productif, les utilisations finales des produits non réintroduits dans les circuits de production (consommation des ménages, exportations, etc.) étant traitées plus sommairement.
Si l’on suppose, par définition, qu’un produit est élaboré par une branche d’activité unique, il existe donc autant de branches que de produits. Pour fabriquer son produit (output), chaque branche consomme une certaine quantité de produits en provenance d’autres branches (input), ce type de consommation interbranches étant appelé consommations intermédiaires. Le premier objectif d’un T.E.I. est de permettre une description détaillée des consommations intermédiaires par branche et par produit (en volume ou en valeur). Le cadre central du tableau comporte autant de lignes que de colonnes, chaque colonne figurant une branche, chaque ligne un produit (en fait, la comptabilité nationale ajoute une branche supplémentaire: le commerce). La ligne correspondant à un produit donné retrace la consommation de ce produit par les différentes branches de l’économie; inversement, les colonnes donnent pour chaque branche la consommation qui a été faite des produits des autres branches. Une case du tableau fournit donc la valeur ou le volume de la consommation d’un produit par une branche. Mais les cases correspondant à la diagonale principale du tableau (consommation par une branche de son propre produit) sont vides: les intraconsommations ont été éliminées. Connaissant la production disponible de chaque branche (la production non intraconsommée pouvant être vendue au reste de l’économie), il est possible de faire apparaître une ligne supplémentaire donnant la valeur ajoutée des branches (production disponible moins input). Comme l’élaboration des produits nationaux nécessite également l’utilisation de certains produits étrangers, on ajoute une nouvelle ligne ventilant les importations par branche.
En permettant la confrontation de nombreuses données de sources diverses par leur insertion dans un cadre cohérent et équilibré, les tableaux d’input-output présentent pour le statisticien et le spécialiste d’analyse économique un intérêt particulier. La matrice centrale permet d’exprimer les consommations intermédiaires des différents produits nécessaires à la production d’une branche, en pourcentage de la production de cette branche: il s’agit alors de coefficients techniques, mettant en relief les techniques de production propres à chacune des branches. Si l’on connaît ainsi, en volume ou en valeur, le pourcentage des différents input nécessaires à l’élaboration d’un output, il est possible de faire de nombreuses prévisions économiques (par exemple, mesure au niveau de chaque branche de la répercussion d’une modification du prix ou du transport, étude des conséquences sur l’ensemble de l’économie d’une baisse de la production d’un produit ou de restrictions d’importations, etc.). Le cadre des utilisations finales, quant à lui, en complétant l’analyse du marché des différents produits, facilite l’étude des variations de la demande adressée aux entreprises (impact d’un ralentissement de la consommation des ménages, d’une baisse des investissements publics ou privés, etc.).
Encyclopédie Universelle. 2012.